MOSCOU, 13 janvier - RIA Novosti. L'ex-Président de l'Union Soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, accuse l'Occident de pratiquer une politique de "deux poids, deux mesures" à l'égard de la Russie.
Dans son article qui va être publié samedi 14 janvier dans les pages du quotidien "Rossiiskaïa gazeta", Mikhaïl Gorbatchev fait remarquer que des processus très compliqués se déroulent à l'heure actuelle en Russie qui a affaire à un lourd héritage historique et de très graves erreurs commises dans le pays au cours de son passage au marché, erreurs auxquelles des conseillers occidentaux ne sont d'ailleurs pas étrangers, loin de là!
"Au lieu de faire preuve de compréhension et de circonspection, l'Occident n'a pas hésité à coller des étiquettes et à accorder des notes", rappelle l'ancien Président de l'URSS.
"De telles critiques plutôt gratuites sont en règle générale difficilement acceptées par ceux qui doivent périodiquement écouter des leçons de bonne conduite. Tous prétendent intervenir pour la démocratie, la liberté et le respect des droits de l'homme. Quoi qu'il en soit, dans l'évaluation des progrès enregistrés dans cette voie, il est parfaitement inadmissible - si vous ne tenez évidemment pas à obtenir une irritation universelle - de recourir en permanence à une politique de "deux poids, deux mesures", en s'appliquant des critères plus faciles et réservant à d'autres des critères beaucoup plus sévères", souligne Mikhaïl Gorbatchev.
Evoquant la situation dans le monde en général, l'ex-Président soviétique signale que l'année 2005 n'a pas offert au monde davantage de bien-être ni de sécurité accrue.
"La guerre de l'Irak que les Etats-Unis mènent avec une compagnie de moins en moins nombreuse de pays qui leur sont soumis continue toujours, alors que l'Irak lui-même est déchiré par une guerre civile. La situation au Proche-Orient n'est pas devenue meilleure et ce, en dépit du départ des Israéliens de la bande de Gaza", poursuit Mikhaïl Gorbatchev.
"Et même les relations transatlantiques, autrefois extrêmement solides, connaissent aujourd'hui des difficultés sans cesse croissantes, car la collision des intérêts - en absence des règles communes - a aussi affecté les liens entre les pays riches, entre les Etats-Unis et l'Europe. Qui plus est, les ambitions des Américains voulant imposer leurs conditions au reste du monde sont par trop évidentes", lira-t-on en conclusion de l'article de l'ex-Président de l'Union Soviétique.
