La Russie poursuivra la coopération technico-militaire avec l'Iran (expert)

S'abonner

MOSCOU, 13 janvier - RIA Novosti. La situation autour du programme nucléaire iranien n'aura pas d'effets sur la coopération russo-iranienne dans le domaine du commerce des armements (CMT), a affirmé, dans une interview à RIA Novosti vendredi, le membre correspondant de l'Académie des sciences russe, professeur et directeur du Centre de prévisions militaires Anatoli Tsyganok.

"La situation politique actuelle ne devra pas empêcher la Russie de poursuivre sa coopération militaire avec l'Iran. Il s'agit des livraisons d'armements défensifs à ce pays, à condition qu'elles ne contredisent les accords internationaux relatifs aux ventes d'armements", a estimé l'expert.

Selon lui, les questions relatives à la vente de systèmes de DCA à l'Iran ont toujours été étudiées dans le contexte des garanties de sécurité de la centrale nucléaire de Bushehr.

"On prévoyait de vendre à l'Iran des systèmes de DCA à courte et moyenne portée, dont le rayon d'action ne dépasse pas 40-60 km et à vocation purement défensive", a ajouté l'expert.

"Des négociations ont également porté sur la coopération ultérieure dans le cadre de ces livraisons", a-t-il noté.

Au début de 2004, Moscou et Téhéran ont entamé leur coopération sur la création d'un système cohérent de DCA, a rappelé Anatoli Tsyganok.

Les Iraniens voulaient notamment moderniser leur DCA autour de Téhéran et déployer des systèmes semblables - sur la base des batteries de missiles antiaériens S-300 - dans quatre autres régions du pays : à Ispahan, centre industriel du pays, à Bender-Abbas (Golfe persique) et autour des terminaux d'Abadan et de Khorramshahr.

La Russie a passé avec l'Iran un contrat prévoyant la vente de 29 missiles sol-air Tor-M1 pour 700 millions de dollars.

En été 2006, l'Iran doit obtenir le statut d'observateur auprès de l'Organisation de coopération de Shanghai, a rappelé le chercheur.

"Ainsi, la Russie considère l'Iran comme une puissance régionale avec laquelle il faut coopérer", a-t-il indiqué.

Mais, de l'avis de l'expert, dans ses rapports avec l'Iran, la Russie se trouve "dans une situation ambiguë" : "d'une part, elle doit respecter les accords liés au développement du secteur nucléaire civil iranien et, de l'autre, elle ne peut pas, au gré de la situation politique, renoncer à ses intérêts économiques dans ce pays".

L'expert estime également que les dernières déclarations irresponsables du nouveau président iranien "ont mis la Russie dans une situation embarrassante".

"Cherchant à estomper les tensions engendrées par les déclarations de politiques iraniens à l'adresse d'Israël et des Etats-Unis, la Russie devra de toute évidence restreidre ses relations politiques avec Téhéran", a conclu le chercheur.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала