Askar Akaïev demeure le président kirghize, selon son avocat

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MOSCOU, 27 mai - RIA Novosti. En principe, Askar Akaïev demeure le président kirghize, a déclaré l'avocat Maxim Maximovitch, lors d'une conférence de presse vendredi à AKIpress. Me Maximovitch préside le groupe des juristes internationaux qui représentent les intérêts de l'ex-président kirghize et de son épouse.

Le procès-verbal des négociations entre Askar Akaïev et la commission parlementaire chargée de sa démission comporte deux points. Le premier stipule qu'Akaïev se démet de ses fonctions de président à condition de l'application du deuxième point. Ce dernier confirme l'effet de l'article 53 de la Constitution (garanties pour le président sortant) en cas de démission d'Akaïev.

Le deuxième point n'étant pas respecté, la déclaration de démission n'a aucun effet juridique. Ainsi, du point de vue du droit international, Akaïev peut se considérer comme président de la Kirghizie, a affirmé Me Maximovitch.

Askar Akaïev se réserve le droit d'informer la communauté mondiale sur la situation réelle en Kirghizie.

"Dans les jours à venir, Askar Akaïev est prêt à s'adresser aux anciens chefs d'État et de gouvernement, en sa qualité d'ex-président et porteurs de secrets d'État, pour annoncer quelque chose qui pourrait bouleverser le rapport des forces avant l'élection présidentielle", a-t-il déclaré.

Interrogé par des journalistes, l'avocat a précisé qu'il ne s'agissait pas de dévoiler les secrets d'État. "Akaïev se réserve le droit de demander à la communauté mondiale de protéger ses droits", a-t-il dit.

Selon Me Maximovitch, les avocats d'Akaïev ont l'intention de porter plainte pour atteinte à l'honneur et à la réputation de leur client auprès du vice-premier ministre kirghize, Daniar Oussenov, qui préside aussi la commission nationale pour la délimitation des biens du premier président du pays.

À son avis, il s'agit d'un "règlement de comptes" de la part de M. Oussenov.

En accusant Akaïev et sa famille de corruption, "M. Oussenov ne cite aucun fait concret, aucune preuve". "Il devrait soit démontrer ses propos, soit s'en excuser", a relevé le défenseur.

Me Maximovitch a indiqué avoir rencontré vendredi le procureur général adjoint de Kirghizie qui lui avait dit qu'Askar Akaïev "ne fait l'objet d'aucune réclamation d'ordre juridique".

Les juristes sont également déterminés à porter plainte contre plusieurs médias kirghizes qui tiennent des propos outrageants vis-à-vis de l'ancien chef d'État.

Les avocats "examinent la possibilité de porter plainte depuis la Fédération de Russie où se trouve actuellement Askar Akaïev", a-t-il dit.

Plus tôt, Daniar Ousseïnov a déclaré, en parlant de la famille Akaïev, que "cette famille faisait de l'argent sur un peut de tout, des passeports aux seringues médicales".

"Akaïev a contacté un bon nombre d'avocats en Kirghizie, mais tous ont refusé de le défendre", en craignant pour leur sécurité, a fait remarquer le juriste.

Lors de la conférence de presse, une dizaine de personnes manifestaient devant le siège de l'agence d'information AKIpress. Les manifestants réclamaient de rencontrer l'avocat qui "défend un voleur et un criminel d'État". Le juriste a dû quitter le bâtiment en passant par le sous-sol.

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