"Selon des estimations, au moins 20% du bois est exploité soit dans la clandestinité, soit avec de graves violations de la législation", a-t-il indiqué.
Selon Vsevolod Gavrilov, la majorité des cas illégaux sont observés en Extrême-Orient. Les exportations de bois non transformé vers la Chine ont été multipliées par 14 au cours des cinq dernières années, cette flambée étant accompagnée d'une baisse des prix régulière et d'un regain des structures criminelles et des sociétés éphémères.
Outre les exploitations forestières illégales, certains exportateurs sous-évaluent délibérément la qualité du bois ou ne convertissent pas en roubles leurs recettes en devises, procédure obligatoire en Russie.
Vsevolod Gavrilov a également fait ressortir un plus grand volume des investissements placés dans le secteur du bois russe. "La demande intérieure croissante est principalement compensée par les compagnies étrangères", a-t-il regretté appelant à multiplier les investissements russes dans le secteur.
Le ministère du Développement économique et du Commerce s'est prononcé pour la révision de la procédure de perception des taxes à l'exportation de bois non transformé. "Nous devons changer les modalités de perception des taxes à l'exportation, a indiqué le fonctionnaire, mais il ne s'agit pas d'alourdir le fardeau fiscal pour les exportateurs de bois consciencieux".
Le ministère propose de remplacer l'actuelle taxe mixte, établie à hauteur de 6,5% du montant du contrat d'exportation mais plafonnée à 2,5 euros le mètre cube, par une taxe spécifique qui variera en fonction des espèces de bois.
La taxe spécifique touchera essentiellement les exportateurs malhonnêtes qui verront leur fardeau fiscal s'alourdir, mais elle sera neutre pour ceux qui ne sous-évaluent pas la valeur du bois dans les déclarations de douane.
En Russie, les réserves de bois sont estimées à plus de 82 milliards de mètres cubes, soit 4 fois plus qu'aux États-Unis, 40 fois plus qu'en Suède et 16 fois plus qu'en Finlande.
