Réponse : Les deux ministres des Affaires étrangères, Igor Ivanov et Mircea Geoana, ont échangé des télégrammes de félicitations. Des manifestations conjointes se sont déroulées à Moscou et à Bucarest. Par exemple, les professeurs et étudiants de l'Université des Relations internationales MGIMO ont rencontré l'ambassadeur roumain à Moscou, Aurel Ilie. L'Association d'amitié russo-roumaine a organisé une soirée avec la participation de diplomates russes et roumains, des réceptions ont eu lieu à l'ambassade russe à Bucarest et au consulat général russe à Constance, ainsi qu'à l'ambassade roumaine à Moscou. Des informations relatives aux rapports bilatéraux ont été publiées dans des éditions russes et roumaines. Le deuxième volume du recueil de documents "Relations soviéto-roumaines de 1935 au 1941" a vu le jour à Bucarest. L'organisation d'expositions de documents historiques est également prévue dans les deux capitales.
Question : Et que pourriez-vous dire de l'histoire des relations diplomatiques entre les deux pays ?
Réponse : Les rapports diplomatiques russo-roumains ont de profondes racines historiques. Durant plusieurs siècles, la Russie a soutenu de manière conséquente la lutte que menaient les principautés de Moldavie et de Valachie pour la libération du joug ottoman. Leur réunification, au XIXe siècle, a donné naissance à l'Etat roumain. L'un des résultats de la victoire russe dans la guerre de 1877-1878 contre la Turquie a été la reconnaissance internationale de la Roumanie en tant qu'Etat indépendant (Traité de paix de San-Stefano, Congrès de Berlin du 13 juillet 1878). La Russie a été l'un des premiers pays à avoir officiellement reconnu l'indépendance roumaine : le 15 octobre 1878, l'ambassadeur russe, le baron Stuart, a remis au roi roumain Carol I des lettres de créance. Presque en même temps, Ion Ghica a été nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du roi Carol I auprès de la cour impériale russe.
Au cours de leur longue histoire, les relations russo-roumaines ont résisté à de rudes épreuves. En dépit des spécificités de certaines périodes dans les rapports bilatéraux, nos peuples ont gardé la volonté réciproque de vivre en bons voisins, de promouvoir les contacts, et de se connaître mutuellement sur le plan de la culture, des traditions, des moeurs.
Question : Et qu'en est-il du développement des liens russo-roumaines dans les domaines politiques et économiques ?
Réponse : Le 125e anniversaire des relations diplomatiques coïncide avec une période d'essor dans les rapports entre les deux pays. Les contacts politiques se multiplient. Des rencontres au plus haut niveau ont eu lieu cette année. On assiste à une relance des échanges interparlementaires et des consultations entre ministères.
En juillet dernier à Moscou, les présidents Vladimir Poutine et Ion Iliescu ont signé le Traité sur les rapports d'amitié et la coopération entre la Fédération de Russie et la Roumanie, ce qui constitue un événement clef. Ce document, orienté vers le troisième millénaire, jette de solides fondements pour une dynamisation substantielle des relations bilatérales dans les domaines les plus importants, compte tenu à la fois des potentiels réels de la Russie et de la Roumanie et des impératifs de l'époque contemporaine.
Les deux pays aspirent à relancer leurs échanges économiques. La Russie est déjà l'un des principaux partenaires de la Roumanie, et le chiffre d'affaires du commerce bilatéral s'est chiffré à 1,326 milliard de dollars en 2002 (contre 1,267 milliard en 2001). Mais d'importantes potentialités restent non exploitées dans ce domaine. Nous essayons de diversifier les exportations russes, de réduire le déséquilibre dans les échanges.
Des géants de l'industrie russe - Gazprom, Lukoil, Metchel, OMZ, TMK - participent activement aux privatisations roumaines. Pour trouver de nouveaux débouchés, nos partenaires roumains établissent des contacts avec les régions russes. Plusieurs variantes sont discutées quant à la participation de la Russie à la modernisation des plus importantes installations énergétiques et usines roumaines.
Les deux pays se rendent compte que, pour élargir substantiellement leurs liens économiques, il ne faut pas se contenter des échanges de marchandises traditionnelles. Il convient également de promouvoir la coopération dans le secteur énergétique, l'industrie, les transports, de créer des entreprises binationales, d'activer les liens directs et de s'implanter ensemble sur les marchés des pays tiers. La prochaine session de la Commission intergouvernementale pour la coopération économique, scientifique et technique, prévue pour fin novembre à Moscou, se penchera justement sur la recherche de solutions optimales dans ce domaine.
Question : Et comment la Russie et la Roumanie coopèrent-elles dans l'arène internationale ?
Réponse : Sur les questions touchant à la politique européenne et mondiale, les deux pays adoptent des approches similaires quant au règlement des problèmes internationaux clefs. Moscou et Bucarest préconisent le renforcement du rôle de l'ONU et de son Conseil de sécurité, appelés à devenir garants de la stabilité. La Russie et la Roumanie sont partisans d'une voie négociée dans le règlement des problèmes balkaniques, en collaboration étroite avec les forums internationaux faisant autorité. Les deux Etats se prononcent pour la consolidation des efforts de la communauté internationale en vue d'opposer une résistance résolue au terrorisme international. Les positions des deux partenaires coïncident également en ce qui concerne la lutte contre les nouveaux défis mondiaux et les menaces globales, ainsi qu'en matière de consolidation de la sécurité régionale et européenne.
Tout cela crée une bonne base pour les relations bilatérales plus productives sur la scène internationale.
