Le cabinet des ministres arménien a annoncé l'introduction de la loi martiale et la mobilisation générale dans le pays après que les tensions se sont intensifiées ce 27 septembre dans la région du Haut-Karabakh. Les parties azerbaïdjanaise et arménienne se sont mutuellement accusées d'attaques. Des victimes ont été signalées parmi la population civile du Haut-Karabakh et de l'Azerbaïdjan.
«La décision [sur l'introduction de la loi martiale et la mobilisation générale, ndlr] prendra effet après sa publication officielle. J'exhorte le personnel attaché aux troupes à se présenter dans leurs commissariats militaires territoriaux», a déclaré le Premier ministre arménien Nikol Pachinian sur sa page Facebook.
Plus tôt dans la journée, des mesures similaires avaient été annoncées dans le Haut-Karabakh par son Président, Arayik Haroutiounian.
Les tensions reprennent dans la région
Ce 27 septembre, les autorités arméniennes et du Haut-Karabakh ont accusé l'Azerbaïdjan d'avoir attaqué des agglomérations pacifiques de la région, ainsi que la capitale Stepanakert. Des morts et des blessés parmi la population civile ont été signalés par un médiateur de la région.
L’Arménie a déclaré avoir abattu deux hélicoptères et trois drones azerbaïdjanais. La Défense arménienne a ensuite indiqué que les combats se poursuivaient.
Pour sa part, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a déclaré avoir lancé une «contre-offensive» après que les forces armées arméniennes ont attaqué des agglomérations situées sur la ligne de contact au Haut-Karabakh. D'après les informations de la Défense azerbaïdjanaise, des civils ont été tués alors que l'armée azerbaïdjanaise ne ciblait pas la population civile de la partie arménienne.
Conflit qui dure depuis des années
Principalement peuplés d’Arméniens, cette région autonome avait annoncé en 1988 son intention de se séparer de l’Azerbaïdjan qui faisait alors partie de l’URSS. À l’époque, les hostilités avaient fait près de 15.000 morts dans le Haut-Karabakh.
Depuis 1992, le règlement pacifique du conflit fait l'objet de négociations menées dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE coprésidé par les États-Unis, la Russie et la France. Le premier cessez-le-feu a été conclu en 1994. Après que les parties se sont mutuellement accusées d’avoir lancé des offensives en avril 2016, de violents combats avaient déjà eu lieu.