"Briser les sens, briser les idées, semer le chaos et contrecarrer les objectifs de l’adversaire. C’est-à-dire d’abord saper l’état mental de l’ennemi, saper son idéologie, saper globalement ses fondements intellectuels et conceptuels. C’est la guerre du plus haut niveau. Alors, on peut vaincre sans engager la guerre. Soit : s’emparer des esprits, rompre les communications, et vous avez gagné".
"La guerre cognitive, c'est la guerre pour changer la façon de consommer l'information. La méthode, l'humeur et l'attitude envers l'information. Une puce qui est insérée dans la tête, une communication. Dans ce trou, dans cette puce, sera chargée la composante informationnelle, la guerre informationnelle. Mais tout cela ensemble, à travers le chargement constant d'informations, à travers cette stratégie de communication construite, qui, d'ailleurs, vient du marché, des technologies marketing, la guerre cognitive – ce sont des technologies marketing revêtues d'un aspect militaire, où les gens prennent des décisions ou se mettent à penser comme le souhaite celui qui mène cette action".
"L'Union soviétique a été détruite par les technologies de guerre mentale. (...) Il était sans espoir de travailler avec le peuple russe, car il est, en gros, en proie à l’inertie, avec ses propres objectifs et valeurs, et qu'il résiste en somme aux technologies de guerre mentale. Ce qui était prometteur, c'était d'en extraire l'élite, de travailler avec elle et d'en faire une élite non pro-russe, pro-soviétique, mais pro-occidentale, compradore, ce qu'ils ont effectivement fait".
"Pendant les 30 années après l'effondrement de l'Union soviétique, l'une des parties les plus importantes du monde russe, l'Ukraine – d'où l'orthodoxie s'est répandue en Russie – a été transformée par les technologies de guerre mentale. (...) Systématiquement, par l'éducation, la culture, on a réinitialisé le mental, la vision du monde, les valeurs. Au final, de "Pourquoi l'Ukraine n'est pas la Russie", on est arrivé à une deuxième étape, à partir de 2014, on a fait de l'Ukraine une anti-Russie. (...) Cette partie très significative du monde russe, qui ne peut exister qu'ensemble, en tant que partie égale à la Russie, c'est historiquement prédéterminée. Sinon, elle n'existera tout simplement pas".