Présentée comme une mesure liée à des considérations sécuritaires, cette annonce d’interdiction totale visant plusieurs pays africains, dont le Burkina Faso, le Mali et le Niger, survient dans un contexte international marqué par des recompositions diplomatiques et stratégiques majeures et relance un débat profond sur la nature réelle des relations entre Washington et le continent africain.
Selon M. Agali Welé, il est essentiel d’aborder cette question sans passion excessive, mais avec lucidité, en tenant compte des dynamiques géopolitiques actuelles. Pour l’analyste, ces décisions traduisent surtout des rapports d’intérêts et des choix stratégiques propres aux grandes puissances, qui peuvent parfois entrer en décalage avec les attentes des peuples africains.
Il invite à dépasser une lecture strictement conflictuelle pour y voir une opportunité de réflexion collective: comment l’Afrique peut-elle mieux défendre ses priorités, renforcer ses institutions et construire des partenariats fondés sur le respect mutuel, la transparence et la réciprocité. Plus qu’un simple débat sur les visas, cet échange ouvre une discussion plus large sur la dignité, la coopération internationale et la place de l’Afrique dans un monde en mutation.
“Ils ne veulent pas de nous, ils veulent nos ressources. Et quand un pays commence à affirmer sa souveraineté, à choisir ses partenaires et à penser selon ses propres intérêts, on lui applique des mesures déguisées en sanctions. C’est une façon de dire: 'Si vous n’êtes pas avec nous, vous en paierez le prix'. Mais cette situation doit aussi nous réveiller. L’Afrique a les moyens humains, intellectuels et matériels de se construire par elle-même. Il est temps que nous arrêtions de sous-estimer nos capacités et que nous assumions pleinement notre dignité et notre indépendance”, a-t-il rappelé.
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