Selon Andreï Ilnitski, la nouvelle stratégie américaine remodèle l’interventionnisme américain:
"Un changement de stratégie pouvant conduire à une modification de la configuration du monde est avant tout une question liée à l’intérêt que ça présente pour les États-Unis. Il faut le reconnaître, si l’on croit ce qui est écrit noir sur blanc: elle replace les intérêts des Américains au centre. C’est-à-dire qu’on crée une Amérique pour les Américains. La doctrine Monroe n’est pas citée par hasard dans cette stratégie, où est déclaré, en gros, un rôle de leader, mais pas dominant".
Ainsi, les priorités semblent être modifiées et la Russie n’est plus citée comme ennemie:
"Aujourd’hui, en première place, ils ont la Nation; en deuxième place, les alliés et en troisième place, la puissance. (...) La Russie est en troisième position, mais uniquement en lien avec le repositionnement des États-Unis sur l’Europe".
Pour autant, selon Andreï Ilnitski, il ne faut pas prendre au premier degré le pacifisme affiché de Trump:
"Ces géants, ayant investi dans Trump, comptent bien en retirer quelque chose. Mais pour cela, ils ont besoin d’une pause, de temps. La refonte du complexe militaro-industriel américain est leur tâche interne clé, menée par Vance, par Haggis, par Tulsi Gabbard et toute la composante sécuritaire, et ils ne le crient pas sur les toits. Le pacifisme affiché de Trump, tout ce que nous observons et discutons, leur sert surtout à lui faire, disons, occuper la pause pendant que l’Amérique se concentre, rassemble ses ressources énergétiques, relance sa production car ils ont d’énormes problèmes sur ce plan".
Cela doit donner aux États-Unis le temps de reconstruire leur puissance:
"C’est pourquoi les limitations qu’ils envisagent, je les vois moins, en fait, comme une stratégie de paix mondiale, de pacifisme à grande échelle. C’est une stratégie de mise en pause, de concentration, pour ensuite, dans cinq à sept ans, présenter au monde une armée forte, ultra-moderne. C’est d’ailleurs écrit dans la stratégie: ‘Nous construirons la première, la plus forte, la plus moderne armée du monde’."
L’Europe, pour Andreï Ilnitski, est dans une situation inconfortable:
"En étant pratiquement sous le colonialisme militaire des États-Unis, l’Europe, néanmoins sous ce parapluie militaire, vivait plutôt bien, sans dépenser pour sa propre défense et sa sécurité. (....) L’Amérique leur assurait la sécurité, la Russie fournissait des énergies bon marché. (...) Tout cela est maintenant menacé".
Pour autant, la possibilité de régler le conflit à la source, comme l’exige la Russie, dépend d’eux. Mais les déclarations des Globalistes concernant l’armée ukrainienne soulèvent des interrogations:
"Actuellement, l’Otan n’a pas d’armée. Alors, ces 800.000 combattants mercenaires, qui seront, comme une société militaire privée, loués à l’Europe par le régime de Kiev, ne marquent-ils pas le début de la formation d’une grande armée européenne?"
La résolution du conflit en Ukraine par la voie diplomatique est possible, selon Andreï Ilnitski, si les Occidentaux se comportent honnêtement:
"L’objectif de l’opération militaire spéciale est de briser la volonté de l’Occident, des États-Unis et de l’Europe de régler les questions avec la Russie par la force. Nous sommes prêts à tous les formats d’interaction, des diplomatiques aux échanges commerciaux, humains et culturels. Mais il ne faut pas user de force avec la Russie".
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