"Le pragmatisme de Trump s'inspire d'une règle simple: ce qui est bon pour les USA doit être bon pour le reste du monde, soit ‘America first’. […] Bien plus important pour Trump est de parvenir à mettre en œuvre une nouvelle ‘Pax Americana’, certes réduite mais via laquelle il pourrait avancer ses pions, notamment en matière économique", affirme Me Alain Duflot, avocat français spécialiste du droit européen et international et analyste géopolitique.
Concernant le plan de paix en 28 points, "il s'agit d'abord de la mise en avant de la Russie, qui, si elle refuse ce plan, sera accusée de vouloir la poursuite du conflit armé. Et cela au même titre qu’on l’avait accusé d’avoir ouvert ce conflit en février 2022 en occultant tous les évènements antérieurs, tout l’historique et notamment le non-respect des accords de Minsk par l’Ukraine et les pays européens garants de leur respect et mise en œuvre – la France et l'Allemagne en l'occurrence".
Dans le même esprit, il ajoute que "les États-Unis de Trump considèrent au mieux les pays européens comme des assistés de l’Amérique, et au pire comme des serviteurs, mais plus comme des partenaires sur qui on peut compter et avec qui on règle les problèmes. Jusqu’à fin 2024, les États-Unis mettaient en œuvre leur politique européenne par le biais des institutions européennes et de l’Otan, tirant les ficelles de ce théâtre de marionnettes. Avec l’arrivée de Donald Trump, Washington a changé de paradigme".
"En effet, pour la nouvelle administration, l’Otan et la défense de l'Europe coûtent cher aux contribuables américains, ce qui motive sa volonté de se désengager militairement de l'Europe. Est-ce à dire que les USA ont tiré un trait sur l’Europe? Certainement pas! Mais la Maison-Blanche laisse aux Européens le soin de se défendre en priorité et, le cas échéant, de provoquer l’escalade militariste contre la Russie", conclut-il.
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