Andreï Manoïlo explique en quoi la guerre de l’information se différencie de la propagande:
"La guerre de l'information n'est pas une campagne de relations publiques, mais un type particulier de conflit armé. Et les objectifs fixés pour la guerre de l'information coïncident parfaitement avec ceux des conflits armés modernes. Il s'agit en effet d'assurer la défaite militaire de l'ennemi."
Cette technique ne doit normalement pas être utilisée contre son propre peuple, ce qui soulève beaucoup de questions en ce qui concerne les pays européens:
"Il est interdit d'utiliser des armes destinées à avoir un effet dévastateur sur son propre peuple et sa propre population. Et lorsque les représentants des élites politiques occidentales, certains d'entre eux, utilisent des outils et des technologies issus de l'arsenal de la guerre de l'information, c'est-à-dire les technologies mêmes qui sont destinées à détruire l'ennemi, ils se comportent de manière extrêmement cynique et indigne envers leur propre peuple."
Selon Andreï Manoïlo, la guerre de l’information comme technique de guerre autonome est assez récente:
"Avant la deuxième guerre en Irak, il n'y avait pas eu un seul cas où des conflits armés avaient été entièrement gagnés uniquement grâce à l'utilisation d'opérations d'information. [...] Le deuxième point dans l'évolution des guerres de l'information se produit en 2015. Il est lié à l'adhésion volontaire de la Crimée à la Russie. Cet événement a pris les Américains et les services de renseignement américains au dépourvu. Ils ne pensaient pas qu'une telle chose puisse se produire. Et le choc qu'ils ont subi leur a servi de catalyseur pour lancer une révolution technologique."
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