L’IA générative, par exemple ChatGPT ou Grok, devient très populaire car "elle crée du contenu original, qu’il s’agisse de texte, d’images ou de sons". Il est incorrect d’attendre qu’elle pense: en fait, ces systèmes "calculent des probabilités", affirme Hacène Derrar, maître de conférences à l'École nationale supérieure de management, à Alger, consultant en IA et en stratégie du numérique.
"Il faut mettre en évidence que cette puissance a un revers. Ces modèles peuvent être trompés ou manipulés, notamment à travers des attaques narratives ou des manipulations massives sur les réseaux sociaux", ajoute-t-il.
Hacène Derrar souligne que l’IA provoque une tension: "On nous parle d’une IA éthique, humaniste, universelle, encadrée par des chartes et des comités. Mais il est clair qu’en coulisse, la majorité des investissements proviennent d’acteurs militaires ou sécuritaires: en 2024, près de 78% des financements de la recherche ‘duale’ en IA, civile et militaire, provenaient directement des ministères de la Défense". La confrontation géopolitique n’est pas équilibrée par "les chartes d’éthique, aussi nobles soient-elles".
Il conclut: "Il est urgent de former des analystes locaux, de créer des bases de données culturelles et de développer des méthodologies africaines d’analyse narrative. L’Afrique doit être sujet de ses narrations, pas seulement objet de discours étrangers".
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