Avenir souverain

Eau et souveraineté: pourquoi l’Afrique doit inventer ses propres solutions

Face au spectre grandissant du stress hydrique, l’Afrique cherche des solutions pour préserver sa ressource la plus vitale: l’eau. Entre dessalement, gestion des nappes souterraines et souveraineté technologique, le continent doit choisir son modèle. Au micro de Sputnik Afrique, un expert algérien livre une analyse lucide sur les défis à venir.
Sputnik
Dans cet épisode d’Avenir Souverain, nous plongeons au cœur d’un enjeu vital : l’eau. Alors que l’Afrique s’assèche sous l’effet du changement climatique et de la croissance démographique, l’Algérie mise sur le dessalement avec cinq nouvelles usines capables de produire 1,5 million de mètres cubes d’eau potable par jour. Mais derrière cette prouesse se cache une dépendance coûteuse aux technologies étrangères.
Selon l’économiste algérien Dr Farid Benyahiya, la véritable bataille ne se joue pas seulement sur le plan technologique, mais aussi sur celui de la gestion intelligente des ressources et de la souveraineté industrielle du continent. Il appelle à une coopération accrue entre les pays africains et leurs partenaires du Sud — notamment la Chine, la Russie et les BRICS — pour bâtir un modèle de développement durable.
Car, souligne-t-il, “la question de l’eau ne peut pas se résoudre uniquement par la technique, mais par la vision, la solidarité et la maîtrise de nos propres moyens.”
“Le continent le plus touché par cette crise, ce sont les pays du Sahel, où l’eau devient rare comme l’or. Certains n’ont même pas accès à la mer, comme le Niger, le Mali ou le Tchad. Il faut donc une gestion rigoureuse et intelligente des nappes souterraines, car une nappe de 100 millions de mètres cubes ne doit pas être consommée au-delà de 10 millions si l’on veut la préserver. Aujourd’hui, les choix technologiques reposent souvent sur le dessalement par osmose inverse, mais cette méthode est très coûteuse, surtout en maintenance. Si toute l’ingénierie et les équipements viennent de l’étranger, alors nous perdons notre souveraineté. L’Afrique doit concevoir ses propres solutions, faire ses propres calculs, et bâtir une feuille de route qui sécurise nos ressources en eau 24 heures sur 24, 365 jours sur 365”, a-t-il affirmé.
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