Dans cet épisode d’Avenir Souverain, nous revenons sur une étape lourde de sens : la naissance d’une force conjointe entre le Tchad et la République centrafricaine, destinée à sécuriser 1.200 kilomètres de frontière et à répondre aux menaces hybrides et asymétriques qui minent la région.
Selon Koché Adam, expert tchadien en études régionales et en sécurité internationale, il s’agit d’un aboutissement longuement préparé par des rencontres diplomatiques et militaires de haut niveau, et d’une décision assumée de confier aux États africains la responsabilité première de leur sécurité, plutôt que de recourir à des appuis extérieurs.
Pour lui, les frontières héritées de la colonisation — tracées sans tenir compte des réalités humaines et sociales — ont créé des périphéries délaissées où prospèrent contrebande, trafics et groupes armés. La réponse conjointe vise donc à rompre avec cette gestion rigide et à réinsérer l’autorité régalienne par une présence opérationnelle et continue.
“La création d’une force militaire conjointe Tchad–Centrafrique est l’aboutissement d’un long processus piloté par les autorités des deux pays. Face à une frontière de 1.200 kilomètres à sécuriser, la Centrafrique a choisi de s’appuyer sur le Tchad plutôt que sur des forces étrangères. Les frontières héritées de la colonisation ont laissé des zones périphériques fragiles, propices aux groupes armés. Pour réussir, cette force doit disposer d’un mandat offensif, d’une chaîne de commandement efficace, de moyens logistiques solides et intégrer des cadres locaux afin d’obtenir des renseignements fiables et de gagner la confiance des populations, tout en respectant les droits humains”, a-t-il rappelé.
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