Avenir souverain

"Les dirigeants de l’AES, qui ont choisi le chemin de l’autodétermination, doivent penser au Congo"

Fortifi Lushima, des Urgences panafricanistes en RDC, nous dévoile les causes réelles de l’instabilité dans l’est du pays, loin des récits officiels. Puis, Michel Degny Kouassi, directeur général d’AGRO BAT Côte d’Ivoire, nous explique le paradoxe de la filière cacao mondialement prospère, mais qui appauvrit ses propres producteurs.
Sputnik
Dans la première partie de notre 49ᵉ épisode d’Avenir Souverain, nous revenons sur le sommet extraordinaire de la SADC et de la Communauté de l’Afrique de l’Est consacré à la crise de l’est de la RDC. Pour Fortifi Lushima, les déclarations du président zimbabwéen Mnangagwa sur la “cause profonde” du conflit ne font que répéter un narratif trompeur. Selon lui, la vérité est plus brutale.

“Si la cause profonde, c’est que le Congo doit cogérer ses ressources avec d’autres pays, il faut le dire très clairement. Si la cause profonde, c’est qu’on doit céder une partie de notre territoire à des réfugiés devenus Rwandais, il faut dire les choses avec clarté”, a-t-il martelé.

Pour le panafricaniste, le silence de certains dirigeants africains sur l’annexion rampante orchestrée par Kigali illustre une complicité coupable.
“On ne peut plus tolérer que certains dirigeants oligarques de la région profitent du pillage de notre territoire sans jamais dénoncer le plan d’annexion du Rwanda. J’aimerais qu’on parle avec sincérité, avec rigueur et avec lucidité lorsqu’il s’agit du Congo”, a-t-il insisté.

Enfin, il prévient que le sort du Congo est celui de tout le continent : “En géopolitique, celui qui contrôle le centre contrôle l’échiquier. Les Américains l’ont compris: en contrôlant le Congo, ils contrôlent l’Afrique. Tant que la gâchette restera entre les mains de l’Occident, le Congo restera colonisé. Les dirigeants de l’AES, qui ont choisi le chemin de l’autodétermination, doivent penser au Congo”.

Dans la seconde partie, nous partons en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao. Mais derrière cette puissance agricole, se cache une réalité cruelle : les planteurs vivent pour la plupart dans la pauvreté. Pour M. Degny Kouassi Michel, la survie de la filière dépend d’une réforme profonde.
“Il faut créer un cadre clair pour organiser la traçabilité exigée, mais aussi financer directement les coopératives à travers une banque adaptée. Sinon, les planteurs resteront marginalisés alors qu’ils sont le socle même de la richesse du cacao ivoirien”, a-t-il expliqué.
Discuter