Lauréate du prix Neustadt, Ananda Devi revient sur la genèse de son roman La vie de Joséphin le fou, né d’un souvenir d’adolescence et d’une grippe carabinée. Elle décrit un processus d'écriture viscéral, où la fièvre libère une langue hybridant français et créole.
"Un jour, j’attrape une grippe carabinée, quarante de fièvre, vraiment alitée [...] tout d’un coup je me réveille et je repense à Joséphin [...] j’ai écrit une centaine de pages sans m’arrêter au crayon. Le livre lui-même est écrit [...] sans grammaire visible, avec une syntaxe créole. On entre dans sa tête, dans sa folie", raconte Mme Devi.
Ingénieure reconvertie en écrivaine, Gaël Octavia puise dans son héritage martiniquais pour célébrer la complexité identitaire. Dans L'étrangeté de Mathilde T., elle transforme l’altérité en puissance créatrice.
"L’étrangeté comporte aussi la liberté. C’est une liberté d’être étrange. Qui est étrange ? Comment une situation étrange nous pousse à nous réinventer ? [...] Parfois, on peut décider que c’est ça qu’on est", dit Mme Octavia.
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