Identités Africaines

Affranchir la parole: quand folie et étrangeté deviennent armes littéraires

Cette édition d'Identités Africaines dévoile deux voix majeures de la littérature francophone. Ananda Devi (Maurice) explore la folie comme liberté, tandis que Gaël Octavia (Martinique) interroge l'étrangeté identitaire. Leurs récits croisent engagement social et magie de la création.
Sputnik
Lauréate du prix Neustadt, Ananda Devi revient sur la genèse de son roman La vie de Joséphin le fou, né d’un souvenir d’adolescence et d’une grippe carabinée. Elle décrit un processus d'écriture viscéral, où la fièvre libère une langue hybridant français et créole.
"Un jour, j’attrape une grippe carabinée, quarante de fièvre, vraiment alitée [...] tout d’un coup je me réveille et je repense à Joséphin [...] j’ai écrit une centaine de pages sans m’arrêter au crayon. Le livre lui-même est écrit [...] sans grammaire visible, avec une syntaxe créole. On entre dans sa tête, dans sa folie", raconte Mme Devi.
Ingénieure reconvertie en écrivaine, Gaël Octavia puise dans son héritage martiniquais pour célébrer la complexité identitaire. Dans L'étrangeté de Mathilde T., elle transforme l’altérité en puissance créatrice.
"L’étrangeté comporte aussi la liberté. C’est une liberté d’être étrange. Qui est étrange ? Comment une situation étrange nous pousse à nous réinventer ? [...] Parfois, on peut décider que c’est ça qu’on est", dit Mme Octavia.
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