Avenir souverain

Accord RDC-Rwanda : la paix ou le pillage légalisé?

Derrière un accord de paix signé à Washington, des panafricanistes dénoncent une capitulation qui légitime le pillage des ressources congolaises par les États-Unis via leur allié régional, pendant que les BRICS appellent à un monde multipolaire et souverain.
Sputnik
Selon Fortifi Lushima,coordinateur national du mouvement Urgences panafricanistes en RDC, l’accord signé à Washington entre la RDC et le Rwanda, sous l’œil bienveillant des États-Unis, soulève une indignation massive. Pour lui, la seule paix que cet accord garantit est celle des multinationales, désormais assurées de contrôler les minerais stratégiques congolais, du cobalt au coltan.
“Nous assistons à l’officialisation du pillage, au blanchiment d’un vol historique… C'est une capitulation imposée sous la pression d’un chantage diplomatique américain [...] Ce n’est pas un accord de paix, c’est un accord minier”, dénonce le panafricaniste congolais.
Le Rwanda, présenté comme partenaire de paix, n’est qu’un pion dans cette stratégie américaine vieille de plusieurs décennies. Depuis 1996, le soutien de Washington à Kigali a permis d’enraciner l’instabilité dans l’Est congolais, tout en garantissant l’extraction continue des richesses.
“Condamner le Rwanda sans juger ceux qui le financent, c’est ne rien condamner du tout. Mettre le Rwanda à la barre, c’est risquer d’y voir apparaître Apple, Microsoft ou Sony, car derrière chaque milicien, chaque massacre, chaque mine exploitée, se cache une multinationale occidentale”.
Fortifi Lushima propose la création d’un laboratoire d’intelligence stratégique panafricain, pour rééquilibrer les rapports de force sur les plans militaire, économique et institutionnel. “Nous sommes contraints à signer de tels accords parce que nous sommes militairement faibles”, affirme-t-il. Et de lancer un appel solennel aux figures souverainistes du Sahel : “Traoré, Goïta, Tiani : tournez vos regards vers le Congo !”
Pendant que les États-Unis font du chantage pour obtenir un accord humiliant au Congo, les BRICS, de leur côté, tracent une voie alternative : celle d’un monde multipolaire, souverain et juste. Réunis autour d’une déclaration finale, ils appellent à la transformation des institutions de Bretton Woods, symbole de l’hégémonie occidentale. “C’est le début incontestable d’un monde plus équitable”, affirme le Dr Chérif Chako, ancien ministre nigérien. Selon lui, ce système basé sur le dollar ne profite qu’à une poignée de puissances, et freine le développement des nations du Sud.
L’espoir vient donc d’ailleurs. La création de la Nouvelle Banque de Développement par les BRICS ou d’une bourse céréalière indépendante sont autant de leviers de souveraineté économique et alimentaire.
“La banque, comme la bourse céréalière, va intensifier la coopération Sud-Sud pour le bien-être des peuples de l’AES et d’ailleurs”, a-t-il conclu.
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