Selon l’expert algérien en économie et relations internationales, Docteur Farid Benyahiya, cette décision n’a rien de purement économique. Pour lui, les motivations de Trump sont en grande partie liées à la situation financière intérieure des États-Unis.
“Ces tarifs douaniers rentrent dans un cadre d’un certain équilibre de paiement de dette extérieure américaine [...] les États-Unis peut-être cherchent à faire un équilibre avec ces taxes, mais personnellement, je pense que dans l'avenir, il y aura un sérieux problème économique, d'abord, ce sont les Américains qui vont avoir de sérieux problèmes”, souligne-t-il.
Avec une dette dépassant les 30 000 milliards de dollars, Washington chercherait à compenser en ciblant des partenaires commerciaux jugés désavantagés dans la balance.
“Mais derrière cette logique affichée, les incohérences sautent aux yeux. Certains pays proches des États-Unis comme Israël écopent de 17 %, pendant que d'autres, comme l'Iran, considéré comme un adversaire géopolitique, ne reçoivent que 10 %. Ce flou dans l'application des tarifs alimente les soupçons de motivations politiques et un peu arbitraires”, selon Benyahiya.
Pour l’Afrique, l’impact à court terme demeure relativement faible, selon l’économiste. D’après le Docteur Farid, les exportations vers les États-Unis ne constituent qu’une petite part du commerce extérieur de la plupart des pays africains. Néanmoins, cette décision unilatérale envoie un message fort : le climat commercial mondial devient de plus en plus incertain, incitant ainsi les pays africains à explorer d’autres options.
" Il faut appliquer la réciprocité de taxe ou bien chercher de nouveaux marchés dans les pays asiatiques, européens, l’Amérique latine […] à court terme, les pays africains doivent se tourner vers des valeurs refuges comme l’or pour protéger leurs économies. La chute du dollar et la volatilité des prix du pétrole et des matières premières vont inciter à la prudence. Certains pays doivent suivre des stratégies similaires à celles de la Russie, en augmentant leurs réserves d’or pour stabiliser leurs finances nationales. ", propose Farid Benyahiya. Cette réorientation vers d’autres partenaires économiques pourrait à terme renforcer l’indépendance commerciale du continent.
Dans une interview accordée à Sputnik Afrique, Gilbert Collard, avocat français et ancien eurodéputé, a critiqué la Cour pénale internationale (CPI) pour ses incohérences. Selon lui, la CPI "s'est discréditée au fil de ses comportements contradictoires" et a perdu toute autorité. L'avocat estime que la Cour est vouée à disparaître un jour en raison de cette perte de crédibilité.
“Parce que malheureusement, elle est entre les mains… C'est l'image que l'on en a malheureusement parce que l'idée en soi était belle. Elle est entre les mains d'intérêts politiques qui ont pour conséquence qu'on ne peut pas accorder de crédit judiciaire à cette institution qui est complètement gangrénée par les considérations politiques”, déplore-t-il.
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