Le refus de Londres de payer les pensions aux vétérans ghanéens de la Seconde Guerre mondiale les a poussé d'organiser une manifestation pacifique qui a été fusillée par les colonisateurs. Cela a marqué le début de la lutte pour l'indépendance du Ghana, a expliqué à Sputnik Josef Hammond, vétéran ghanéen de la Seconde guerre mondiale, qui avait été témoin de ces événements du 28 février 1948.
"Je n'étais qu'à quelques mètres quand ils ont tous été tués. Odartey Lamptey, Patrick Attipoe et le sergent Nii Adjetey. J'étais là, au carrefour [de Christiansborg-ndlr]", souligne Josef Hammond devant les journalistes à l'occasion de la Journée de l'indépendance du Ghana.
Les tirs contre les manifestants non armés ont provoqué des émeutes à Accra et, le 6 mars 1957, le Ghana est devenu la première colonie en Afrique à obtenir son indépendance, note l'ancien combattant.
"Dans l'ancienne Côte-de-l’Or, nous étions comme un maître et ses servants […]. Le gouverneur Alan Burns nous avait fait des promesses. Mais ils nous ont déçus. Il n'y avait pas de travail. Notre situation était déplorable. Je n'ai pas honte de dire que certains de nos soldats sont allés dans la rue pour mendier à manger. Nous avons donc décidé que si nous ne demandions pas, ils ne nous donneraient jamais rien. Ce qui a provoqué l'émeute", a indiqué cet ancien combattant.
Cet épisode a marqué une étape importante vers la décolonisation et l'indépendance du Ghana.