100% de droits de douane: " La mesure annoncée par Trump relève d’un effet d’annonce"

" La menace des droits de douane de 100% brandit par Donald Trump contre les BRICS est d'une totale autre nature que celle appliquée contre le Mexique et le Canada pour des raisons de laxisme dans le contrôle de leurs frontières avec les États-Unis pour prévenir l’immigration illégale et le trafic de stupéfiants ", affirme à Radio Sputnik Afrique Hélène Clément-Pitiot, économiste, chercheuse au Centre d'étude des modes d'industrialisation de l'École de Guerre Économique (EGE), à Paris. " Les droits de douane envisagés contre les BRICS visent essentiellement à maintenir la suprématie du dollar dans les transactions mondiales. En fait, ce sont un moyen pour l'administration Trump d'assurer la pérennité de l'avantage qu'ont les États-Unis de disposer d'une monnaie mondiale ", ajoute-t-elle.

Dans le même sens, elle explique que " le maintien du statut de monnaie mondiale du dollar est capital pour la survie du système financier et monétaire et de l’économie américains, car étant donné que le dollar est demandé partout dans le monde pour les règlement commerciaux et financiers, cela permet à la Réserve fédérale américaine (FED) d’émettre autant d’obligations qu’elle veut sans se soucier de quoi que ce soit car la dette fédérale qui est émise garde tout le temps une reconnaissance. Cela évidemment permet aux Américains de continuer à dépenser en gonflant leur dette fédérale et globale qui sont déjà à des niveaux abyssaux. Donc menacer de 100% de droits de douane les pays des BRICS qui seraient en passe d'envisager une solution de contournement vis à vis de cet état de fait de l’hégémonie du dollar est en fait le moyen de préserver la possibilité de cette dette infinie qu'ont les États-Unis. Les économistes appellent cet avantage un seigneuriage, un avantage, une rente dont les États-Unis bénéficient et abusent ".

Selon Hélène Clément-Pitiot, " la mesure annoncée par Donald Trump relève, en tout cas pour l’instant, d’un effet d’annonce plus qu’autre chose, puisqu’elle est sensée s’appliquer à tous les produits sans distinction. En effet, si l’on prend l’exemple des fertilisants qui viennent de Biélorussie et de Russie, appliquer des droits de douane de 100% à cet important intrant de l’agriculture américaine pourrait provoquer une catastrophe dans ce secteur vital de l’économie des États-Unis ".

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