Pour les experts, ce n'est pas uniquement l'envie de faire asseoir Moscou et Kiev à la table de négociations qui motive le nouvel occupant de la Maison-Blanche.
Trump "veut convaincre le peuple américain qu'il ne fera pas de compromis et qu'il sortira gagnant de tout accord éventuel", estime Anuradha Chenoy, ancienne professeure à l'université indienne Jawaharlal Nehru. "Mais comme la Russie est en train de gagner, pourquoi succomberait-elle à la pression de Trump?", s'interroge-t-elle.
Trump "a besoin de jouer avec le public américain sur la fermeté à l'égard de la Russie tout en rejetant la responsabilité du conflit sur ceux qui l'ont attisé", affirme Tom Luongo, analyste financier et géopolitique. Pour lui, si Zelensky et le Royaume-Uni sont exclus de la négociation, le résultat sera "raisonnable".
Après une décennie sous sanctions, la Russie a su s'adapter en se tournant vers le Sud global et l'Asie, rappelle Paul Goncharoff, analyste financier et PDG d'un cabinet de conseil. "La sonnette d'alarme retentira à Washington et à Bruxelles lorsqu'ils réaliseront qu'ils ne sont plus irremplaçables pour le commerce et la finance, tant au sens réel qu'au sens perçu", souligne-t-il.
La Russie cherchait à mettre fin à la guerre, mais Joe Biden et son administration ont échoué dans les négociations en raison de leur soutien à Kiev, insiste Iskandar Kfoury, expert en affaires russes. "La Russie n'est pas un petit pays, et elle peut arrêter la guerre si ses exigences justes et claires sont acceptées, à savoir ne pas armer l'Ukraine et ne pas la faire entrer dans l'Otan", ajoute-t-il.
Moscou est prêt à un dialogue d'égal à égal et respectueux de chacun avec les États-Unis, a rappelé le porte-parole de la présidence russe en commentant les propos de Donald Trump. Le Kremlin attend des signaux de Washington, mais ils ne sont pas encore arrivés, a précisé Dmitri Peskov.