"La France s'accroche à la moindre paille. Elle veut désespérément être vue comme soutenant son allié", a déclaré à Ahmed Jazbhay, professeur de sciences politiques de l'Université d'Afrique du Sud.
"C'est une gifle à l'obligation de la France en tant qu'État partie à la CPI. Les 124 signataires du Statut de Rome restent tous obligés d'arrêter Netanyahou et Gallant s'ils entrent sur leur territoire", a-t-il noté en commentant le refus de Paris d'arrêter le Premier ministre israélien malgré le mandat récemment émis par la CPI.
Les actions de la France envoient un message selon lequel la justice internationale cible sélectivement les dirigeants du Sud global tout en protégeant les alliés occidentaux comme Israël.
Cette approche, menée par de puissants lobbies sur fond de l'impunité historique de l'Occident, sape la confiance dans les systèmes de justice mondiaux, a fait valoir le politologue.
"On assiste maintenant à la manifestation des doubles standards et des contradictions flagrantes", a souligné M.Jazbhay.
Selon l'analyste, la position de la France n'a aucune base juridique et conduira finalement à la mort du droit international si elle n'est pas contestée.
En outre, la CPI étant "un outil du colonialisme occidental", la justice ne pourra être obtenue pour les Palestiniens qu’à travers la résistance à l’occupation israélienne, a-t-il noté.
"La France et Israël sont tous deux des colonisateurs et la première ne pourra jamais être un intermédiaire crédible des droits de l'homme et de la paix au Moyen-Orient. Le traitement islamophobe de la population musulmane de la France en témoigne", a conclu le politologue.