Les défis de développement des vaccins et la souveraineté sanitaire en Afrique en débat à Dakhla

Les défis de développement des vaccins en Afrique et la coopération Sud-Sud pour la souveraineté sanitaire ont été au centre des débats lors de deux panels organisés, samedi à Dakhla, en marge du lancement de l’Académie Africaine des Sciences de la Santé (African Academy of Health Sciences/AAHS).
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Lors du premier panel modéré par le président de l'Université Mohammed VI des Sciences et de la Santé, Mohamed Adnaoui, les intervenants ont mis en exergue les efforts en matière de vaccination en Afrique, ainsi que les nombreux défis à relever, notamment d’ordre logistique et infrastructurel.
Les panélistes ont, dans ce sens, plaidé pour le renforcement des capacités de production de vaccins en Afrique, afin de réduire la dépendance aux importations, appelant à fédérer les efforts des gouvernements, des organisations internationales et des communautés locales pour construire des systèmes de vaccination résilients et équitables à travers le Continent.
S’exprimant à cette occasion, le chercheur marocain Moncef Slaoui a souligné la nécessité de développer des vaccins dans les pays subsahariens et de mettre en place des plateformes technologiques en la matière.
M. Slaoui a également appelé à renforcer les systèmes de pharmacovigilance, relevant que la communauté scientifique africaine devra former des biologistes capables de fabriquer les vaccins eux-mêmes.
De son côté, le conseiller du Président de la République de Zambie, Roma Chilengu, a souligné l’importance de développer les technologies dans le domaine médical en Afrique, et de mettre en place un cadre réglementaire et des protocoles sanitaires en la matière.
M. Chilengu a mis l’accent sur l’impératif d’assurer la formation des jeunes, de mettre en place des marchés africains des vaccins, et de développer l’industrie pharmaceutique en vue de résoudre la problématique des vaccins.
Pour sa part, le coordinateur de l’Unité de gestion du Fonds de la pandémie Covid 19 (Guinée Bissau), Tomane Balde, a salué l’Initiative Royale visant à accompagner plusieurs pays africains dans les différentes phases de gestion de la pandémie.
Il a, en outre, appelé à la mise en place d’une plateforme de coordination et de planification panafricaine pour mieux faire face aux pandémies, notant que l’Afrique doit réaliser ses propres infrastructures et créer ses propres vaccins et de les partager avec les autres pays.
L’ancien ministre gambien de la Santé, Yankuba Kassama, a mis l’accent sur les défis liés à la sensibilisation autour des vaccins et la coordination entre les politiques gouvernementales en matière de santé dans les différents pays africains.
Il a ainsi préconisé le renforcement des systèmes de santé et l’amélioration des infrastructures et de la qualité de la formation des agents de santé, appelant à tirer profit de l’expérience marocaine dans le domaine de la santé.
Lors du second panel modéré par l’ancien ministre de la Santé, Anas Doukkali, les intervenants ont débattu de la coopération Sud-Sud pour la souveraineté sanitaire.
Dans ce cadre, l’ambassadeur directeur général de l'Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI), Mohamed Methqal, a mis l’accent sur les actions phares du Royaume du Maroc, sous le leadership éclairé de SM le Roi Mohammed VI, en termes de coopération Sud-Sud pour assurer la souveraineté sanitaire.
M. Methqal a aussi rappelé que l’AMCI a scellé un accord de partenariat avec l’Académie Africaine des Sciences de la Santé, afin d’accompagner le développement de l’Académie à l’échelle du continent.
Dans ce cadre, des bourses académiques vont être octroyées aux étudiants de l’Afrique subsaharienne souhaitant bénéficier de différentes formations, qu'elles soient de courte durée ou des formations diplômantes, a-t-il poursuivi.
Pour sa part, l’ancien ministre des Affaires étrangères de l’Union des Comores, Said Ibrahim Fahmi, a indiqué que le Maroc s’est fortement engagé et a fait part de sa grande solidarité pour contribuer à éradiquer la pandémie de la Covid-19 sur le continent africain.
Il a, par ailleurs, souligné que la création de cette Académie sera un tremplin extraordinaire pour apporter des réponses aux questions sanitaires en Afrique.
À l’issue de ce panel, il a été procédé à l’annonce officielle de la création de l’Académie Africaine des Sciences de la Santé, avec comme président Pr Lahcen Belyamani, Président Directeur Général de la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé.
Il a été également procédé à la désignation des membres du Conseil, qui aura la responsabilité d’élaborer la feuille de route de cette Académie dont le siège est à Dakhla. Ces membres représentent le Maroc, la Mauritanie, la Guinée Bissau, la Zambie, le Sénégal, la République Centrafricaine, le Tchad, le Malawi, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Gabon, la République du Congo, le Niger, l’Ouganda, le Mali et Madagascar.
En outre, les participants ont effectué une visite au chantier du futur siège de l’Académie Africaine des Sciences de la Santé à Dakhla.
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