Le Mali, qui fête son indépendance ce dimanche 22 septembre, n'a pas toujours su investir dans son avenir, mais l'optimisme est permis avec une actuelle prise de conscience des dirigeants et de la population, a déclaré à Sputnik Afrique Moussa Naby Diakité, directeur de publication du journal L’Élite au Mali.
"Il y a cet élan de souveraineté, de dignité, de courage pour nous approprier les destinées de notre pays, pour définir des partenariats entrant dans le cadre d'un développement serein, avec des projets conséquents et ambitieux", a-t-il souligné.
Prendre ses distances vis-à-vis de l'Occident
Bamako a notamment pris ses distances avec "l'Occident manipulateur" et ne se soumet plus à ses diktats, qui ont handicapé son développement.
"Il y a eu la Françafrique. Elle s'est immiscée dans la gestion du pouvoir de nombreux Présidents. Elle a été à la base de la confiscation d'énormes projets pour la population, avec bien sûr une responsabilité reconnue et historique des dirigeants soumis, qui n'avaient pas le courage de faire prioriser les intérêts de leurs peuples", rappelle le journaliste.
"L'armada" occidentale déployée pour lutter contre le terrorisme au Sahel n'a par ailleurs pas eu le résultat escompté, rappelle Moussa Naby Diakité. Un terrorisme dont les "parrains ne se cachent plus aujourd'hui", comme l'a montré le récent soutien de l'Ukraine au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, ou Al-Qaïda au Maghreb islamique)*.
Nouveaux partenariats et nouvelle gouvernance
Pour rétablir la stabilité au Sahel, le Mali passe désormais par de nouvelles coopérations, comme celle établi avec le Niger et le Burkina au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), indique encore le journaliste.
"Nous avons mis en place un plan de défense commun. Il nous permet aujourd'hui d'échanger des renseignements, d'échanger des appuis aériens et de nous assister mutuellement tout le long de nos frontières. Aujourd'hui, ce plan évolue avec l'intégration des peuples, avec la mise en place d'une confédération", explique-t-il.
Au-delà du Mali, c'est toute l'Afrique qui doit désormais se tourner vers une "gouvernance axée sur le développement", en misant sur l'intégration régionale, conclut Moussa Naby Diakité. Selon lui, le système sanitaire, l'éducation, l'agriculture et la sécurité doivent devenir les axes centraux de cette gouvernance.
* Organisation terroriste interdite en Russie