Afrique en marche

Moscou-Bakou: "La visite de Poutine est d’une importance géopolitique et symbolique de 1er plan"

Dans ce numéro de L’Afrique en marche, Bertrand Scholler, géopolitologue et stratégiste français, analyse les enjeux géopolitiques et géoéconomiques de la visite d’État de deux jours effectuée par Vladimir Poutine en Azerbaïdjan. Pour lui, le contexte de "cette visite confirme le statut de grande puissance régionale et mondiale de la Russie".
Sputnik
"La visite de Vladimir Poutine en Azerbaïdjan est d’une importance géopolitique et symbolique de premier plan et ce pour plusieurs raisons", affirme à Radio Sputnik Afrique Bertrand Scholler, géopolitologue diplômé de Sciences Po Paris et conseiller en stratégie.

Et de détailler : "La plus importante est évidemment le contexte dans lequel intervient la visite du chef de l’État russe. En effet, il faut bien avoir en tête que Poutine se rend en Azerbaïdjan alors qu’il ne fait que quelques semaines depuis que le Président iranien Ibrahim Raïssi a été tué avec ses accompagnateurs dans un krach d’hélicoptère dans des conditions on ne peut plus douteuses près de la frontière irano-azerbaïdjanaise. Après feu Ibrahim Raïssi, c’était le tour du Premier ministre slovaque, Robert Fico, de Donald Trump aux États-Unis et enfin du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, en plein cœur de Téhéran probablement avec un tir de missile sol-air d’un drone américain".

" Le fait que le chef du Kremlin se rende en Azerbaïdjan constitue un signe de confiance énorme pour les autorités de ce pays, dans un moment où des tensions sont palpables avec l’Iran, l’Arménie, Israël et la Turquie. Cette visite confirme le statut de grande puissance régionale et mondiale de la Russie ", souligne-t-il. Il y a également, selon Bertrand Scholler, " l’aspect géoéconomique, notamment énergétique de cette visite. La Russie est un partenaire stratégique de l’Iran, de l’Azerbaïdjan et du Kazakhstan dans la mer Caspienne qui regorge comme tout le monde le sait de grands gisements de pétrole et de gaz ".

Dans le même sens, il explique que "la politique sage d’apaisement que mène le Président Poutine dans cette région, afin de contrecarrer les politiques de déstabilisation des Occidentaux et de l’Otan, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, est de bonne guerre. En effet, tous les pays ont compris qu’il valait mieux garder la main haute sur tous les aspects de la souveraineté politique, militaire, territoriale, économique et financière, face aux ingérences des puissances occidentales qui n’hésiteront pas à commettre les pires extrémités pour défendre leurs intérêts au détriment des autres. L’Azerbaïdjan, l’Iran et la Turquie préfèrent garder des relations fortes avec la Russie et la Chine, des pays sûrs et respectueux de leurs engagements. Le sommet des BRICS+ qui se tiendra à Kazan en octobre pourrait bien voir l’arrivée de l’Azerbaïdjan dans cette organisation, qui s’apprête à changer radicalement les règles des relations internationales établies par l’Occident ".

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