Afrique en marche

Paris a "une lourde responsabilité dans le blocage de la résolution du conflit au Sahara occidental"

Dans ce numéro de L’Afrique en marche, ambassadeur du Front Polisario auprès des Nations unies à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, explique que "la déclaration d’Emmanuel Macron apportant un soutien décisif au plan d’autonomie marocain n’est que le dernier épisode" de la politique française à l’égard du conflit au Sahara occidental.
Sputnik
"La France assume une lourde responsabilité dans le blocage du processus de résolution du conflit au Sahara occidental", affirme à L’Afrique en marche Oubi Bouchraya Bachir, ambassadeur du Front Polisario auprès des Nations unies à Genève, soulignant que "la déclaration d’Emmanuel Macron apportant un soutien décisif au plan d’autonomie marocain n’est que le dernier épisode".
En effet, selon le diplomate, "au Conseil de sécurité, Paris a systématiquement rejeté toute perspective de référendum d’autodétermination, menaçant même de recourir à son droit de veto. Dans le même état d’esprit, la France a tout fait au sein de l’Union européenne pour maintenir en vigueur l’application des accords d’agriculture et de pêche UE-Maroc, incluant les produits issus des territoires sahraouis sous administration marocaine, pourtant annulés par la Cour de justice de l’UE (CJUE)".
Dans le même sens, il rappelle que "depuis la proclamation unilatérale de Donald Trump reconnaissant la marocanité du Sahara occidental, en violation flagrante du droit international, notamment celui relatif à l’autodétermination, et des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu, le Maroc profite du rétablissement de ses relations diplomatiques avec Israël pour se protéger politiquement, militairement et maintenant économiquement, contre toute pression internationale, afin de continuer à piller les ressources du peuple sahraoui".
Néanmoins, selon l’interlocuteur de Radio Sputnik Afrique, "après le cuisant revers juridique essuyé par le Maroc, suite à la décision du Tribunal de l’UE d’annuler les deux accords de pêche et agricole le liant à l’Union européenne, le Front Polisario a non seulement été consolidé dans son statut de représentant unique et légitime du peuple sahraoui, il a même acquis la personnalité juridique pour représenter son peuple auprès des instances de justice internationale pour défendre ses droits et ses richesses".
Enfin, pour Oubi Bouchraya Bachir, "la clé de résolution du conflit au Sahara occidental reste entre les mains du Conseil de sécurité, notamment ses membres permanents, qui peut définir un mandat et une feuille de route clairs à M.de Mistura en lui donnant tous les moyens politiques et juridiques pour forcer les deux parties à revenir aux négociations". "Mais si le Conseil de sécurité adopte la même démarche de gestion du conflit au lieu de le résoudre, l’action de M.de Mistura sera inéluctablement un échec total, à l’instar de ses prédécesseurs qui étaient également des personnalités de stature internationale. À ce titre, il est vraiment très peu probable que le Front Polisario accepte de revenir aux négociations, alors que les ressources minières du Sahara occidental sont illégalement exploitées", conclut-il.
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