Afrique en marche

"La Russie mène une politique axée sur la fourniture de la sécurité multidimensionnelle" en Afrique

Dans ce numéro de L’Afrique en marche, Denis Degterev, professeur et chercheur à l’Institut d'études africaines à Moscou, analyse les relations russo-africaines et leurs perspectives de développement. Pour lui, l’Afrique veut "édifier des industries en tous genres à même de permettre la transformation locale des matières premières".
Sputnik
"Actuellement en Afrique, la Russie mène une politique extérieure axée sur la fourniture de la sécurité dans toutes ses dimensions -militaire, sécuritaire, énergétique, informatique, alimentaire, sanitaire, culturelle et enfin scientifique et technologique- par les centaines d’étudiants africains qui fréquentent actuellement les universités et les écoles d’ingénieur russes, dans la même tradition mise sur pied par l’Union soviétique", affirme à L’Afrique en marche Denis Degterev, chercheur principal en sciences politiques au Centre d'étude des problèmes de l'économie de transition de l’Institut d'études africaines.

Et d’ajouter que "même pour de grands pays développés comme la Chine ou la Russie, il est très difficile d’arriver à une souveraineté totale touchant tous les domaines. De ce point de vue, la création de la Confédération des pays du Sahel par le Mali, le Niger et le Burkina Faso est une très bonne initiative, étant donné qu’elle permettra de mutualiser les moyens de ces trois pays pour atteindre la souveraineté, notamment économique et sécuritaire".

Dans le même sens, Denis Degterev rappelle "le sort tragique qu’ont connu des Présidents africains, comme le Burkinabè Thomas Sankara, ayant essayé de faire cavalier seul face au rouleau compresseur de la globalisation économique et financière représentée par les institutions de Bretton Woods: le FMI et la Banque mondiale. Ces deux institutions internationales sont devenues des outils de domination et de soumissions des pays africains aux politiques néocoloniales, notamment françaises et britannique".
Pour l’expert, les pays des BRICS, notamment la Russie et la Chine, "devraient axer leur politique extérieure en Afrique sur le transfert du savoir scientifique et technique et le savoir-faire industriel, agricole et agroalimentaire. Les pays africains ont besoin d’édifier des industries en tous genres à même de permettre la transformation locale des matières premières minières et agricoles. C’est le seul moyen pour leur permettre d’avancer dans la voie de la souveraineté empirique".
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