À chaque fois que les intérêts occidentaux sont en jeu, l'Europe et l'Amérique du Nord cherchent des prétextes pour attaquer des pays, détruire des régimes et placer les chefs d'État qui leur sont favorables, a rappelé à Sputnik Afrique Issoufou Boubacar Kado Magagi. Il a ainsi commenté la déclaration finale du sommet de l'Otan à Washington qui promet l'élargissement de la présence de l'Alliance en Afrique.
"Partout où l'Otan est passé, il y a toujours des problèmes. On peut parler de l'Afghanistan, de l'Irak. En Libye, l'Otan a aussi organisé un mensonge à travers la France. Ils ont déstabilisé le pays, tué le colonel Kadhafi. Depuis lors, le Sahel n'a pas connu de paix. Tout l'arsenal de guerre de la Libye a été déversé au Sahel", explique-t-il.
L'Occident "cherche à revenir avec force", mais il est en train de perdre l'Afrique
Selon lui, "l'Occident est en train de perdre en Afrique parce qu'il n'a pas tenu compte de la réalité du continent".
Les récents échecs occidentaux en Afrique s'expliquent par leur méconnaissance du continent et des nouvelles générations panafricanistes qui veulent prendre leur destin en main, souligne l'analyste.
"Les pays de l'AES -le Niger, le Burkina Faso et le Mali- sont en train de lui échapper. C'est ça l'inquiétude en réalité de l'Otan. L'Otan cherche à revenir avec force par des stratégies en organisant des soulèvements en dotant les terroristes, les bandits armés, les narcotrafiquants. On les entraîne, on leur donne des moyens pour venir semer l'insécurité dans les pays du Sahel. C'est ça, les voies que l'Otan a choisies pour s'implanter. Mais ce sont des voies contre-productives, ça ne va rien donner", a poursuivi l'analyste.
Le sommet de l'Otan à Washington a accouché d'une déclaration des chefs d’État disant vouloir "favoriser la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient et en Afrique". Un plan d'action avec une "approche plus ambitieuse" pour le voisinage méridional a été adopté.