La majeure partie du passé de la race humaine n’est pas enregistrée en lettres, ni en hiéroglyphes, ni en écritures cunéiformes. Le texte de l’histoire est constitué d’empreintes de pas et d’os, de bijoux et d’armes, de pierres de cités perdues. Comment puiser dans un passé si lointain ? Le directeur scientifique de l'Institut d'archéologie et d'éthnographie de la branche sibérienne de l'Académie des sciences de Russie en a parlé avec Sputnik.
"L'archéologie est une histoire pré-lettrée. Le genre Homo existe depuis près de 3 millions d’années, mais l’écriture n’a que quelques milliers d’années. On apprend une grande période de l’histoire de l’humanité grâce à l’archéologie", a dit Anatoli Derevianko.
Une recherche multidisciplinaire
Selon lui, la publication avec sûreté d’un fait important ou d’une étape de la vie de la race humaine nécessite une recherche multidisciplinaire:
"Les articles sur les découvertes archéologiques sont rarement rédigés par seulement deux ou trois personnes. Souvent, les archéologues, géologues, anthropologues, géomorphologues, généticiens et autres spécialistes travaillent sur le même problème, car une accumulation accrue de faits élargit la recherche", a-t-il expliqué.
Un travail minutieux
Pour Anatoli Derevianko, le travail d'un archéologue est spécifique.
"Un historien peut travailler plusieurs fois sur les mêmes documents, mais un archéologue, lorsqu'il fouille un objet, le détruit. Ce qui reste d'un passé lointain se transforme en journaux intimes, photographies et actualités, documentation et dessins. Les informations extraites lors des fouilles deviennent la base de recherches futures […]. Les fouilles sont un travail lent et méthodique dans lequel aucun fait ou découverte ne peut manquer".
L’académicien note également l’importance des connaissances sur le monde animal et végétal, sur les conditions climatiques et la géologie.
"L'archéologie est une science très utile, et pas seulement du point de vue des connaissances académiques sur le passé lointain de l'homme".
L’académicien cite l’exemple des travaux de construction réalisés sans prise en considération des monuments étonnants du passé cachés dans ces zones.