Le Président rwandais Paul Kagame a assisté ce dimanche 7 avril au dépôt de gerbes au Mémorial du Génocide à Kigali où les restes de plus de 250.000 victimes sont inhumées, allumant lui-même la flamme du souvenir, relate le journal rwandais New Times.
La communauté internationale "nous a tous laissés tomber" durant le génocide, a déclaré le dirigeant à cette occasion.
La cérémonie a réuni des chefs d'État et de gouvernement de plusieurs pays, principalement africains, des personnalités publiques et des représentants d'organisations internationales.
Génocide des Tutsis au Rwanda
Au cours des cent jours du génocide organisé par les autorités Hutu contre la minorité Tutsi, de 800.000 à 1,1 million de personnes ont été brutalement exterminées. Outre les Tutsis, des représentants du peuple Hutu ont également été tués, en essayant d'empêcher les massacres.
L'engrenage avait débuté le 6 avril 1994, après l'assassinat du Président rwandais Juvénal Habyarimana et de son homologue burundais Cyprien Ntaryamira. Leur avion avait été abattu par des tirs de missiles à Kigali, sans qu'on sache aujourd'hui qui en était le responsable.
Les massacres avaient commencé quelques heures après, alors qu'un nouveau pouvoir Hutu prenait les rênes du pays. Au cours des cent jours suivants, les meurtres ont eu lieu au rythme d'un toutes les dix secondes.
L’Onu s’est par la suite révélée incapable d’arrêter le génocide.
"Si l'Onu, les responsables gouvernementaux et les médias internationaux avaient prêté plus d'attention aux signes d'une catastrophe imminente et avaient agi en temps opportun, celle-ci aurait pu être évitée", avait reconnu Kofi Annan, ancien secrétaire général de l'institution.
Responsabilité française
En 2021, une commission spéciale dirigée par l'historien français Vincent Duclair, s'appuyant entre autres sur des documents secrets, a rendu public son rapport sur le rôle de Paris dans les événements.
Ce rapport souligne que la France n'a pas prêté attention aux préparatifs du génocide au Rwanda et porte une responsabilité importante dans ce qu’il s'est passé. Cependant, le document indique qu'il n'existe aucune preuve que la France ait été complice du génocide.
Lors d'une visite au Rwanda en mai 2021, Emmanuel Macron a officiellement présenté ses excuses pour l'échec de Paris à empêcher l'extermination des Tutsis.