Sputnik Afrique a retracé l’historique des événements qui ont précédé ces bombardements.
Avant de commencer:
À la fin des années 1990, la Yougoslavie était un État d'Europe du Sud-Est, dans les Balkans, qui se compose de la Serbie (incluant les territoires de Voïvodine et du Kosovo) et du Monténégro. Le Kosovo à cette époque était une province de Serbie, à majorité albanaise. Avant 1989, il bénéficiait d'un statut autonome spécial. La Yougoslavie a cessé d'exister en 2003.
1996: Des groupes terroristes albanais au Kosovo effectuent de premières attaques contre des civils et des policiers de nationalité serbe, ainsi que contre des Albanais qui travaillaient au sein du ministère serbe de l'Intérieur ou collaboraient avec les autorités de Belgrade.
1997: Les assassinats de Serbes et d'Albanais pro-serbes se poursuivent. Fin novembre, des séparatistes albanais de l’organisation paramilitaire Armée de libération du Kosovo (UCK) apparaissent pour la première fois en public. Ils déclarent qu’ils se battent pour "la libération des Albanais des occupants serbes". L'organisation reçoit des armes de contrebande depuis l'Albanie, où les entrepôts militaires ont été pillés pendant des émeutes.
Les 6 premiers mois de 1998: Au Kosovo, les affrontements entre groupes terroristes albanais et police serbe prennent l’ampleur. En mars, Adem Jashari, l'un des dirigeants de l’Armée de libération du Kosovo, a été neutralisé. L’Occident commence à accuser Belgrade de recours excessif à la force et qualifie de massacre de civils les opérations visant à rétablir l’ordre constitutionnel.
Belgrade est appelé à autoriser une médiation internationale et l'envoi d'une mission spéciale de vérification au Kosovo. Mais lors du référendum organisé le23 avril 1998, 95% des citoyens yougoslaves s’y opposent.
Les 6 derniers mois de 1998: en septembre, le Conseil de sécurité de l'Onu approuve la résolution n°1199, qui exige que les autorités yougoslaves et les dirigeants des Albanais du Kosovo garantissent un cessez-le-feu au Kosovo et entament sans délai des négociations.
En octobre, après des négociations entre le Président yougoslave Slobodan Milosevic et l'envoyé spécial américain Richard Holbrooke, un accord a été conclu pour envoyer une mission de vérification de l'OSCE au Kosovo.
Conformément à cet accord, plus de 6.000 policiers serbes quittent le Kosovo, ce qui permet à l’Armée de libération du Kosovo de se sentir plus à l'aise: les attaques contre les Serbes du Kosovo deviennent de plus en plus fréquentes.
Janvier 1999: Dans le village kosovar de Racak, les forces de sécurité yougoslaves mènent une opération. Selon Belgrade, plusieurs dizaines de terroristes ont été tués et une grande quantité d'armes et de munitions a été découverte. La mission de l'OSCE qualifie cela de massacre de civils.
Ce sont les événements de Racak qui ont servi plus tard de prétexte pour attaquer la Yougoslavie.
Février 1999: Des négociations entre représentants de la Yougoslavie et Albanais du Kosovo ont lieu au palais de Rambouillet, près de Paris. Les médiateurs sont les États-Unis, la Russie et l'UE. Les négociations échouent en raison de conditions inacceptables pour Belgrade, comme le déploiement de forces de l'Otan au Kosovo. Sous la pression de la secrétaire d'État américaine Madeleine Albright, la délégation du Kosovo signe le projet d'accord.
Mars 1999: Au début du mois, la mission de l'OSCE quitte le Kosovo. Le 23 mars, l'envoyé spécial américain Richard Holbrooke arrive à Belgrade pour persuader Slobodan Milosevic d'accepter les conditions proposées lors des négociations. Le soir du même jour, le Premier ministre yougoslave Momir Bulatovic alerte sur l’imminence de l’introduction de la loi martiale, tandis que le secrétaire général de l'Otan, Javier Solana, décide de lancer une opération militaire.
24 mars1999: Sans aucune sanction du Conseil de sécurité des Nations unies, l'Otan commence à bombarder la Yougoslavie.