Le prix de la tonne de fèves de cacao a atteint un nouveau record, à 6.929 dollars la tonne sur les contrats à terme sur mars, selon l'Intercontinental Exchange, une place boursière basée aux États-Unis.
La hausse des prix est surtout due aux inquiétudes concernant de potentielles pénuries, alors que les récoltes au Ghana et en Côte d'Ivoire ont été impactées par la pluie et le phénomène climatique El Niño, rapporte l'agence Ecofin.
Au Ghana, les cacaoyers subissent aussi l'épidémie de Swollen Shoot (CSSV). Cette maladie virale qui se transmet essentiellement par des cochenilles, menacerait 200.000 hectares dans le pays. La production pourrait atteindre son plus bas niveau depuis 21 ans, avec 500.000 tonnes, selon les estimations les plus pessimistes.
Le Cameroun, grand bénéficiaire
Cette crise des cultures au Ghana et en Côte d'Ivoire pourraient profiter aux pays voisins qui se sont constitué un stock important en vue d'exportations. Le Nigéria et surtout le Cameroun pourraient en sortir gagnants, selon Ecofin.
"Les tarifs rapportés entre le 15 et le 19 février par Investir au Cameroun se situaient entre 3.100 et 3.300 FCFA en moyenne dans le Centre et l’Ouest. Cela représente près du triple du tarif appliqué en Côte d’Ivoire et inscrit les planteurs camerounais parmi les mieux rémunérés au monde", écrit l'agence.
Du côté des confiseurs et des transformateurs de cacao, on devrait pouvoir s'appuyer sur les stocks de fèves constitués lorsque les cours étaient encore bas. Les volumes traités ne se sont d'ailleurs pas effondrés, avec un recul de 2,5% en Europe et 2,9% en Amérique du Nord, selon l'International Cocoa Organization (Icco).
Le consommateur devrait, lui, continuer de payer la facture. Les prix des produits chocolatés avaient déjà bondi de 20% en Europe et en Amérique du nord entre 2021 et 2022, d'après l’institut d’études de marché Nielsen.