"Cette décision est inconstitutionnelle parce que le mandat du Président de la République ne peut pas être augmenté ni réduit, parce que ce mandat est intangible. Depuis que le Sénégal existe, depuis que nous faisons des élections [...], on a toujours respecté le délai pour faire l’élection présidentielle", a-t-il rappelé.
"Il y a une rupture vraiment du fonctionnement des institutions, une rupture brutale, grave et sérieuse. C’est un coup d’État constitutionnel", a tranché l’expert.
Le désaccord avec la décision du Président
Quant à la réaction de la société à l’annonce de Macky Sall, il s’agit d’un rejet quasi unanime, affirme Alioune Tine.
"Il y a beaucoup de tension parce que pratiquement toute l’opinion publique est contre cette décision, que ce soit les religieux, la société civile, les partis politiques d’opposition", a-t-il précisé.
Et de poursuivre: "En ce moment les populations sont dehors, elles sont en train de se confronter en ville avec les forces de l’ordre qui utilisent le [gaz] lacrymogène. Il y a des arrestations, et nous sommes vraiment inquiets et préoccupés par la violence qui a commencé, et on ne sait pas comment cela va se terminer. Ça ouvre une ère d’incertitude et du chaos au Sénégal", a conclu le fondateur du laboratoire d’idées.
Heurts à Dakar
Le Président sénégalais a annoncé le 3 février le report de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février. La nouvelle est tombée à quelques heures de l'ouverture de la campagne et pour laquelle 20 candidats ont été validés par le Conseil constitutionnel.
Macky Sall a promis d’engager un "dialogue national ouvert" et a répété qu’il n’avait pas l’intention de se représenter au scrutin.
Alors que des heurts ont eu lieu les 4 et 5 février à Dakar, le gouvernement a pris la décision de suspendre l’Internet mobile.