En outre, cela "déstabilise davantage la situation en matière de sécurité. Mais aujourd'hui les intérêts de la sécurité européenne ne préoccupent guère les dirigeants de l’Otan, l'essentiel pour eux étant de maintenir à flot cet instrument de l'influence américaine dans la lutte déjà perdue pour la préservation de l'hégémonie occidentale dans le monde", a-t-il dit.
La Russie ne se laissera pas intimider par ces manifestations provocatrices. Moscou dispose de toutes les ressources nécessaires pour assurer sa sécurité et sa défense, a ajouté le haut responsable.
L’ombre de la guerre froide
Ces exercices de grande envergure marquent le retour définitif et irrévocable de l'Alliance aux schémas de la guerre froide visant à la confrontation avec la Russie, poursuit le vice-ministre. Il ne doute pas que "l’idée de l'exercice prévoit exactement cela".
Les préparatifs se déroulent sur fond d’une "psychose militaire exacerbée de manière artificielle" et d'appels aux Européens de se préparer à une éventuelle guerre avec la Russie, a noté M.Grouchko.
"L'objectif est clair. En diabolisant la Russie et en faisant peur aux populations, [il consiste à, ndlr] justifier la croissance effrénée des dépenses militaires et la politique complètement ratée de soutien au régime de Kiev afin d'infliger une défaite stratégique à la Russie. Dans le même temps, cela vise à faire s’impliquer l’Europe encore plus à la course aux armements, pour le plus grand plaisir du complexe militaro-industriel américain", a conclu M. Grouchko.
Exercices près de la Russie
Les manœuvres baptisées "Steadfast Defender" (Défenseur indéfectible) se dérouleront en 2024 sur les territoires de l'Allemagne, de la Pologne et des États baltes, selon Financial Times. Elles vont impliquer près de 90.000 militaires et prendront plusieurs mois. Elles se dérouleront, entre autres, à proximité des frontières russes.
Cette série de manœuvres sera menée pour élaborer des scénarios possibles d'affrontement avec un "adversaire de taille comparable", a expliqué Alexandre Grouchko.
La position de Moscou
La Russie a à plusieurs reprises dénoncé les activités sans précédent de l'Otan près de ses frontières occidentales et a signalé que le bloc était axé sur la confrontation. Cependant, l'expansion de l'Alliance n'apportera pas plus de sécurité à l'Europe, selon Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
Moscou a souligné qu'il ne représentait une menace pour aucun des pays de l'Alliance de l'Atlantique Nord, mais qu'il n'ignorerait pas les actions potentiellement dangereuses pour ses intérêts. La Russie ne souhaite pas d'affrontement militaire direct avec l'Otan, mais si quelqu'un souhaite le faire, Moscou est prêt à y faire face, a souligné pour sa part Vladimir Poutine.