L’apparition de l'Alliance des États du Sahel
L’année 2023 a été marquée par la naissance de l'Alliance des États du Sahel, regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger. L’union "a un grand avenir", anticipe Abdoul Diallo, chef de la Radio Couleur Média à Bamako, interrogé par Sputnik Afrique.
Ces trois pays ont "le même problème" en commun, celui du terrorisme, et les premiers résultats sont visibles.
"Avec l'union de ces trois pays, nous voyons enfin que les terroristes eux-mêmes ont du mal à s'en sortir", considère l’expert malien.
Une mission de paix en Ukraine
En 2023, l’Afrique a proposé sa médiation en Ukraine. "Cette initiative était hypocrite et elle n'a pas pu aboutir à un résultat", lâche Abdoul Diallo. "Les Africains devaient avoir le courage de faire face à la vérité pour dire en face aux Occidentaux que cette guerre en Ukraine était une guerre inutile".
Globalement, le continent africain doit apprendre à se positionner:
"Si les dirigeants africains arrêtent de se sous-estimer pour prendre le destin de l'Afrique en main, nous serons un continent décideur, un continent respecté, un continent qui peut aussi s'imposer".
Les effets bénéfiques des BRICS sur l’Afrique
Lors du sommet en Afrique du Sud, en août 2023, les BRICS se sont élargis avec deux autres pays africains, l’Égypte et l’Éthiopie, figurant parmi les nouveaux membres. "Dans l'avenir, les BRICS peuvent jouer un rôle majeur pour que l'Afrique puisse s'imposer, se développer comme il le faut".
Dédollarisation
En 2023, la tendance des échanges en monnaie nationales est devenue plus visible.
"Il est important de mener cette lutte courageuse (pour la dédollarisation) avec la Russie", estime-t-il.
"Je crois qu'en 2024, il y aura beaucoup de changements sur cette lancée. Le dollar commence à s'affaiblir et nous voyons comment cela impacte l'économie américaine. Par conséquent, nous ne pouvons que nous réjouir de cette démarche courageuse entamée par la Russie", selon Abdoul Diallo.
Partenariat avec la Russie
"Avec la Russie, c'est le partenariat gagnant-gagnant", avance l’expert, car Moscou "ne s'immisce pas dans les affaires internes d'une nation. La Russie ne fait pas d'ingérence dans la gouvernance d'une nation. La Russie est là en tant que partenaire".
"La Russie n'est pas là pour décider pour un autre pays africain, et un pays africain n'est pas là pour décider pour la Russie."
Dans cette optique, le secteur de l'agriculture, surtout celui concernant les cultures de blé, est très "prometteur". Abdoul Diallo prône le transfert des savoir-faire: "Nous voudrions que la Russie partage avec nous ses expériences en matière de production de blé et ces expériences technologiques dans plusieurs domaines, surtout ceux de la santé, mais également dans celui de la recherche".
Le rôle néfaste des troupes françaises
En 2023, les forces françaises et onusiennes ont quitté plusieurs pays africains.
"La France allume le feu, elle l'active et après elle vient jouer au pompier […]. C'est seulement après que les Maliens aient compris cela, que le Niger ait compris cela, qu’ils ont décidé de dire à ces forces-là de s'en aller", développe-t-il.
Dans le contexte de partenariat sécuritaire avec la Russie, le Mali montre des "résultats sur le terrain".
"Je crois qu'en matière de sécurité et de défense, à travers ce partenariat avec la Russie, le Mali pourra atteindre ses objectifs en 2024. Il n'y a pas de sécurité 100%, mais je suis sûr que sur cette voie, les terroristes vont regretter leur existence", assure-t-il.