Tout sauf anodin. En perdant la ville de Maryinka, les forces ukrainiennes poursuivent leur série de revers, après une contre-offensive estivale ratée. La prise de la ville permet aussi à la Russie de dégager la capitale régionale, Donetsk, souvent bombardée depuis Maryinka, explique à Sputnik Anatoli Matviïtchouk, colonel à la retraite des forces russes.
"Les forces ukrainiennes avaient transformé cette ville en forteresse. Il y avait des positions de tir pour l'artillerie à longue portée et les lance-roquettes multiples qui bombardaient Donetsk. Aujourd’hui, Maryinka est prise et la menace s’éloigne donc de Donetsk", souligne-t-il.
Nœud de communication et possibles avancées
La prise de Maryinka permet en outre de prendre possession d’une "plaque tournante des chemins de fer et des autoroutes", ajoute Anatoli Matviïtchouk. Cela coupe également les lignes d’approvisionnement ukrainiennes dans le secteur.
Enfin, ce succès russe permet d’imaginer d’autres progrès puisqu’elle équivaut à une percée dans la défense ennemie multicouche. Cela pourrait amener à de nouvelles avancées dans les secteurs d'Artiomovsk et d'Avdeïevka, pronostique auprès de Sputnik le colonel Roustem Kloupov, vétéran du renseignement militaire russe.
"Ces trois directions –Artiomovsk, Maryinka et Avdeïevka– pourraient conduire à une avancée stratégique vers Pavlograd et Dniepropétrovsk, soit environ 200 kilomètres, afin d'encercler la force d'attaque ennemie qui cherchait à percer nos lignes de front au sud", souligne-t-il.
De tels progrès mettraient en danger l’ensemble du groupe militaire ukrainien du sud, car Kiev serait obligé de retirer ses troupes ou de risquer de les diviser.