Le kérosène d’avion serait plus cher pour les compagnies africaines que pour les autres

Les compagnies aériennes africaines peinent à être productives, compte tenu des charges. En effet, elles dépensent en kérosène pratiquement deux fois plus que les autres transporteurs mondiaux, selon le vice-président régional de l'Association internationale du transport aérien (IATA).
Sputnik
Le prix du kérosène en Afrique représente 40% des coûts opérationnels des compagnies aériennes, tandis que pour les autres, il équivaut à généralement 20 à 25%, a déclaré Kamil Alawadhi, vice-président régional de l'Association internationale du transport aérien (IATA) pour l'Afrique et le Moyen-Orient, cité par le site sud-africain International Linguistics Olympiad (IOL).
Selon M.Alawadhi, l'écart entre le coût du pétrole Brent et celui du carburéacteur est "assez élevé" à l'échelle mondiale depuis environ la mi-2022. En Afrique, cependant, cette différence de prix est environ 10% plus élevée.
"C'est un problème qui entrave considérablement les compagnies aériennes africaines, car leurs coûts d'exploitation augmentent immédiatement. C'est l'une des questions que nous examinerons très attentivement en 2024. Nous devons déterminer pourquoi cette fracture est si importante et tenter de la réduire", a-t-il indiqué.

Des pertes enregistrées

En effet, tandis que l'industrie mondiale du transport aérien devrait réaliser un bénéfice net de 23,3 milliards de dollars cette année, les compagnies aériennes africaines subiront une perte combinée de 0,5 milliard de dollars, souligne IOL.
Cependant, l'Association internationale du transport aérien (IATA) affirme que l'Afrique reste un "marché difficile" pour l'exploitation d'une compagnie aérienne, car les problèmes économiques, d'infrastructure et de connectivité ont un impact sur les performances du secteur.
Malgré ces défis, les données montrent qu'il existe une "forte demande" pour le transport aérien dans la région et, par conséquent, les pertes diminuent. En 2024, les pertes des compagnies aériennes africaines devraient diminuer à 0,4 milliard de dollars. Au niveau mondial, le secteur devrait réaliser un bénéfice de 25,7 milliards de dollars en 2024.

Le meilleur reste à venir

M.Alawadhi a expliqué que les ventes de billets fluctuaient autour des niveaux de 2019 et étaient "là où elles sont attendues", ajoutant que le trafic de passagers en Afrique est actuellement supérieur de 1% à ce qu'il était en 2019. Ce qui est une amélioration de 13% par rapport à 2022, où les chiffres n'atteignaient que 88% des niveaux d'avant la pandémie.
"En 2024, nous voyons cette croissance s'améliorer de 4% pour atteindre 105%, puis 113% en 2025", a-t-il fait remarquer.
De même, la demande de fret aérien en Afrique augmente également, les volumes ayant progressé de 2,9% en octobre, après une baisse de 0,1% en septembre.
Globalement, l'IATA s'attend à ce que les revenus globaux en 2024 augmentent plus rapidement que les dépenses, ce qui renforcera la rentabilité. Alors que les bénéfices d'exploitation devraient augmenter de 21,1%, passant de 40,7 milliards de dollars en 2023 à 49,3 milliards de dollars en 2024, les marges bénéficiaires nettes ne devraient augmenter que de 10%, en grande partie en raison de l'augmentation des taux d'intérêt prévue l'année prochaine.

Prévisions de l'IATA

Les données du sondage de l'Association sur les passagers de novembre 2023 montrent que:
- Un tiers des voyageurs voyagent plus qu'avant la pandémie, et 49% indiquent que leurs habitudes de voyage sont maintenant similaires à celles d'avant la pandémie. Seuls 18% voyagent moins.
- 44% déclarent qu'ils voyageront plus au cours des 12 prochains mois qu'au cours des 12 précédents. Seuls 7% déclarent qu'ils voyageront moins et 48% s'attendent à maintenir des niveaux de voyage similaires à ceux des 12 mois passés.
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