"La présence des casques bleus favorise aussi le pillage des ressources", selon un panafricaniste

La mission de l’Onu en République Démocratique du Congo n’a fait que renforcer l’insécurité, tout en délestant le pays de certaines ressources, a affirmé à Sputnik Afrique le militant panafricain Abdoulaye Nabaloum.
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Échec sur toute la ligne. La mission des Nations unies pour la stabilisation au Congo (MONUSCO), qui retire peu à peu ses hommes du pays, a failli à améliorer les conditions sécuritaires du pays, explique à Sputnik Afrique Abdoulaye Nabaloum, membre fondateur de l'association Actions pour la souveraineté des peuples. Pire: les Nations unies ont participé à l’exploitation et au pillage des ressources du Congo, selon le militant.
"La présence des casques bleus favorise le pillage des ressources. C’est un constat amer qui ressort à travers les différentes missions onusiennes installées en Afrique. En RDC on a vu sur les réseaux sociaux des vidéos de blindés ou des véhicules appartenant aux Nations unies qui transportaient des minerais, des matières premières, des ressources naturelles", explique-t-il ainsi.
À mesure que la MONUSCO s’est enlisée, des cas de vols, de contrebande et même de viols ont été enregistrés, souligne encore Abdoulaye Nabaloum. Loin de régler la crise, les Nations unies la font ainsi perdurer par leur inconséquence, ajoutant encore à la confusion et faisant payer un lourd tribut aux populations locales, déplore le militant.
"On a l'impression que lorsqu’il s'agit de l'Afrique, c'est la passoire. Les Nations unies instrumentalisées par les Occidentaux non seulement font perdurer les crises, n’apportent pas de solutions, mais créent d'autres difficultés", affirme-t-il ainsi.
Dans le cas du Mali, les forces onusiennes ont même "favorisé l’expansion des groupes armés" à travers le pays, affirme encore Abdoulaye Nabaloum. Il n’est pas anodin qu’après leur départ l’armée malienne ait pu reconquérir certains territoires, précise-t-il. Bamako avait notamment annoncé avoir repris la ville de Kidal, mi-novembre.

Indispensable souveraineté

Pour en finir avec les échecs répétés des Nations unies sur le continent, les pays africains doivent avant tout regagner leur souveraineté, selon Abdoulaye Nabaloum. Dans la sphère sécuritaire, mais aussi politique, économique et énergétique.
Cette souveraineté permettrait d’en finir avec les ingérences étrangères, en particulier occidentales, qui ont parfois forcé les dirigeants africains à "renier la volonté de leur peuple". Dans la région du Sahel, l’ingérence française a même mené au chaos, rappelle le militant panafricain.
"Dans le cas du Sahel, il est clair que la présence des forces françaises a contribué à l'expansion des groupes armés […] Ces bandes armées bénéficient de l'appui et de l'accompagnement d'autres nations ou de groupes de personnes beaucoup plus importants. L'exercice de la souveraineté est indispensable pour les pays africains et nous comprenons que c'est une lutte acharnée", déclare-t-il ainsi.
Ce 21 novembre, les autorités congolaises avaient signé un plan actant le départ de la MONUSCO du pays. Un retrait souhaité par le Président Félix Tshisekedi qui avait déclaré que la mission n’avait pas réussi à mettre fin aux insurrections et aux conflits dans le pays, ajoutant devant l’Onu que son maintien serait "contreproductif".
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