Les apparences sont trompeuses. Certains pays européens ont beau déclarer fièrement qu’ils ont renoncé presque complètement au gaz russe, ce dernier arrive toujours chez eux, avance le patron de Gazprom Alekseï Miller sur la chaîne de télévision Rossiya 1.
"Je ne voudrais citer aucun chiffre, parce que les molécules dans le gazoduc n’ont pas de couleur nationale", a-t-il répondu à la question de savoir quels pourcentages de gaz russe sont reçus par des pays concrets.
Il a cité à titre d’exemple le hub autrichien de Baumgarten mentionné récemment par Vladimir Poutine.
"À l’heure actuelle nous livrons du gaz à Baumgarten, c’est un grand hub européen d’où le gaz est fourni dans d’autres pays de l’Union européenne", a signalé M.Miller.
Selon lui, l’approvisionnement de ce hub est effectué via le territoire ukrainien, plus concrètement via le point de passage de Soudja.
Il a précisé que les livraisons en Europe du Sud et du Sud-Est étaient réalisées en vertu de contrats signés.
"C’est pourquoi le gaz russe est présent sur le marché européen et en quantités non négligeables. Je tiens à souligner que cela concerne même les pays qui déclarent qu’il n’y a pas de gaz russe sur leur marché. Ce n’est pas vrai", a insisté le patron du géant gazier russe.
Les deux dernières voies d’arrivée du gaz russe
En 2022, de nombreux pays européens ont renoncé partiellement ou complètement aux livraisons de Gazprom. Au printemps 2023, le groupe russe a réduit ou a arrêté ses livraisons à la Bulgarie, à la Pologne, à la Finlande, aux Pays-Bas, à l’Allemagne et au Danemark. La mesure a été expliquée essentiellement par la non-exécution du décret présidentiel sur les paiements en roubles ou bien par d’autres raisons techniques.
À l’automne, Gazprom a arrêté les livraisons par les gazoducs Nord Stream et Yamal-Europe. Le transit via l’Ukraine a sensiblement diminué.
Somme toute, le gaz russe est livré à l’Europe par un des deux points de passage via l’Ukraine ou par le Turkish Stream via la Turquie.