Washington critiqué jusque dans son camp. Des diplomates américains en fonction dans le monde arabe se sont plaints de l’appui marqué de l’administration Biden à Israël, rapporte CNN. Ce soutien "nous faire perdre l’opinion arabe pour des générations", écrivent ainsi des responsables américains dans une note diplomatique obtenue par la chaîne de télévision.
"Nous perdons beaucoup sur le champ de bataille de la communication", souligne ainsi un câble de l’ambassade américaine à Oman.
Le soutien américain aux actions d’Israël est vu par le public arabe "comme une culpabilité matérielle et morale face à ce qui est considéré comme de possibles crimes de guerre", précise encore ce câble adressé à la Maison-Blanche, au FBI et à la CIA.
Une autre note venue de l’ambassade américaine du Caire relaie et s’inquiète des commentaires d’un journal égyptien, selon lequel "la cruauté et le mépris du Président Biden envers les Palestiniens dépassent ceux de tous les Présidents américains précédents".
Washington marche sur des œufs
Joe Biden avait fait le déplacement en Israël mi-octobre, pour marquer sa solidarité avec Tel Aviv, suite à l’opération Déluge d'Al-Aqsa menée par le Hamas. De nombreux observateurs estiment que ce soutien à un allié traditionnel pourrait menacer les liens de Washington avec certains pays du Moyen Orient.
"Cela pourrait rompre complètement les relations américaines avec les pays arabes pour des années, peut-être des décennies. Ils marchent vraiment sur des œufs", expliquait ainsi récemment à Sputnik Michael Maloof, ancien analyste du Pentagone.
Vladimir Poutine avait récemment tenu un constat similaire, expliquant que la flambée de violences autour de Gaza signait l’échec de la politique américaine dans la région. Le Président russe avait reproché à Washington de "monopoliser le règlement" des problèmes, sans chercher le compromis entre les parties.
Le Pentagone doit en outre jongler désormais entre l’aide militaire envoyée à Tel Aviv et celle destinée à l’Ukraine. La Chambre des représentants a ainsi récemment voté un projet de loi allouant 14,3 milliards de dollars à Israël, excluant l’aide à Kiev des débats.