Avec les sanctions européennes, la faim s’aggraverait pour les Nigériens, selon la Croix-Rouge

Si l’UE impose finalement des sanctions contre le Niger, la population de ce pays pourrait être confrontée à une malnutrition croissante, alerte auprès de Sputnik Martin Schüepp du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Le pays souffre déjà des effets des sanctions, prises par la CEDEAO.
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Alors que les Nigériens font face aux pénuries alimentaires depuis des années, l’éventuelle introduction des sanctions européennes pourrait aggraver davantage cette situation, avance auprès de Sputnik Martin Schüepp, directeur des opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
"Pour beaucoup, la situation au Niger, surtout dans certaines régions, est déjà très difficile en raison de l'impact de nombreuses années de conflit armé, de changement climatique, d'inflation mondiale. Nous voyons maintenant que si des sanctions sont introduites, le risque pour les populations déjà vulnérables pourrait augmenter encore davantage et conduire à une malnutrition accrue", a-t-il déclaré.
Les sanctions et les restrictions ne devraient pas s'appliquer à l'aide humanitaire, souligne le responsable.

Sous le régime des sanctions

Le 23 octobre, le Conseil de l’UE a adopté "un cadre de mesures restrictives" concernant le Niger. Dorénavant, l’Union européenne pourra procéder à un gel des avoirs des personnes et des entités liées au coup de force dans ce pays, interdire de les financer et de pénétrer sur le territoire européen, selon le communiqué de l’organe européen.
Pourtant, ce régime prévoit une dérogation pour raisons humanitaires, "afin de garantir l'acheminement en temps utile de l'aide humanitaire ou de préserver les activités qui répondent aux besoins fondamentaux des personnes au Niger".
Actuellement ce pays africain vit sous les sanctions économiques imposées fin juillet par la CEDEAO. Elles ont été introduites en réponse à un coup de force réalisé par le général Abdourahamane Tiani.
Par conséquent, plus de 25 millions de Nigériens manquent de médicaments, font face aux pénuries de l’électricité et de nourriture. Le pays souffre des effets des sanctions, a récemment admis le général Mohamed Boubacar Toumba, nommé ministre de l’Intérieur après le coup de force de juillet.
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