Le Sénégal entre dans la course aux étoiles. À l’instar de plusieurs de ses voisins, il mettra bientôt son propre satellite en orbite. En phase de tests, l’appareil devrait être livré le 10 novembre, avant que sa date de lancement ne soit dévoilée par le gouvernement.
Le satellite, baptisé GAINDESAT, a été conçu en partenariat avec le Centre Spatial Universitaire de Montpellier (CSUM). Une collaboration qui a permis de former huit ingénieurs et cinq techniciens sénégalais à la fabrication et l’exploitation d’outils spatiaux. Après trois années de travail, le satellite a ainsi pu voir le jour.
GAINDESAT s’est également associé à la plateforme RIDE! space et sera intégré à Vigoride, un véhicule de transfert orbital (OTV) de Momentus. Une combinaison qui sera aussi utilisée pour mettre en orbite le deuxième nanosatellite djiboutien, Djibouti-1B, courant 2024.
La formation au cœur du projet
Un centre de contrôle au sol a parallèlement été construit au Sénégal, pour permettre de communiquer avec le satellite en orbite et de collecter les données envoyées par l’appareil. Ce centre continuera de fonctionner après le lancement, pour accueillir des ingénieurs des grandes écoles sénégalaises et les former aux métiers du spatial.
La formation est en effet l’une des principales facettes du projet, porté par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, ainsi que l’a expliqué à la presse Laurent Dusseau, directeur du centre spatial de Montpellier.
"C’est un projet ambitieux, utile et intelligent […] Le satellite va permettre aux populations de recevoir des alertes et de bénéficier d’une aide sur la problématique de l’eau. C’est un projet qui a misé sur la formation des jeunes, le but étant de former des étudiants aux techniques du spatial. Le spatial est un monde impitoyable […] On peut perdre un satellite au lancement, si on l’a acheté sur une étagère. Mais dans ce projet, mais en cas d’explosion au décollage, il restera des jeunes formés qui formeront à leur tour de nouveaux ingénieurs", a-t-il développé.
Plusieurs autres pays africains se sont lancés dans la course à l’espace ces dernières années, envoyant en orbite leur premier satellite. Le Kenya avait ainsi lancé le sien en avril dernier, avec l’aide d’une fusée Falcon-9 de SpaceX. La Russie avait également épaulé l’Angola pour construire l’Angosat-2, satellite lancé en octobre 2022.