Même pas mal. Visée par une dizaine de trains de sanctions occidentales, l’économie russe continue malgré tout son petit bonhomme de chemin. Elle présentera ainsi une croissance de 2,2% en 2023 selon les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI).
L’institution a donc revu ses prévisions en ce mois d’octobre, puisque le FMI tablait plutôt sur 1,5% de croissance dans son dernier rapport. Cette bonne santé économique est portée par "une relance budgétaire substantielle, un investissement solide et une consommation résiliente", explique le FMI.
Le secteur pétrolier russe a en outre bien résisté à la politique des sanctions occidentales. Le plafond des prix voulu par le G7 n’a pas eu les effets escomptés et le brut russe se négocie au-dessus de cette limite des 60 dollars. Cela est dû à l’importante flotte de pétroliers non-alignés, qui entend continuer à transporter l’or noir russe en dehors de sanctions.
"Les sanctions occidentales sur les exportations de pétrole russe ont eu des effets mitigés. Les flux d’exportation russe sont restés stables et les réductions de prix par rapport au pétrole Brent ont diminué au fil du temps. Le pétrole russe se négocie au-dessus du prix plafond des 60 dollars imposé par le G7, car la taille des flottes de pétroliers non alignés sur l’Occident et transportant le pétrole russe a augmenté. La Russie semble avoir mis en place sa propre assurance maritime", explique le FMI dans son rapport.
Marasme pour la zone euro
Le constat est beaucoup plus sombre pour l’Europe, dont la croissance a sévèrement ralenti en 2023, pour se stabiliser à 0,7%. Le FMI a revu ses prévisions à la baisse, puisqu’il annonçait 0,9% en juillet dernier. L’Allemagne est particulièrement mal lotie. Le pays de Goethe est tout bonnement entré en récession en 2023, avec une croissance de -0,5% selon le FMI.
Côté inflation, la Russie fait aussi mieux que certains pays européens, avec une augmentation des prix contenue à 5,3% selon le FMI. La France tourne à 6,3% en 2023, l’Espagne à 6%. Les pays de l’Est sont bien plus affectés, avec une inflation de 12% en Pologne ou de 19,4% en Estonie.
Beaucoup d’observateurs ont déjà salué la résilience de l’économie russe face aux sanctions occidentales et à un contexte mondial tendu. Moscou a su s’adapter en jouant la carte de la multipolarisation ou en vendant ses produits en roubles après le gel des avoirs en dollars, expliquait ainsi à Sputnik l’économiste camerounais Jean René Ndouma, début août.