La confusion plane autour du retrait français du Niger

Le retrait opérationnel du contingent français du Niger, rendu public par Paris, pourrait rencontrer plusieurs difficultés sur le terrain. Le problème principal est l’interdiction de survol du territoire nigérien par les avions français.
Sputnik
Alors que Paris et Niamey ont officiellement confirmé le début de l’évacuation des militaires français du Niger, plusieurs incertitudes persistent concernant la façon dont cela sera effectué.

Survol interdit

Le problème principal est l’interdiction de survol du territoire nigérien pour les avions français, qu'ils soient civils ou militaires. La décision a été prise fin septembre par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), composé des militaires au pouvoir. Cela rend impossible tout pont aérien, jusqu'à nouvel ordre.
Pour le moment, le CNSP ne donne pas son accord pour sortir par le nord du Bénin, relate RFI. Le Tchad reste une alternative complexe à cause des 1.700 km qui séparent Niamey de Ndjamena. Quant au Mali et au Burkina Faso, d’autres voisins du Niger, ils ont des rapports tendus avec Paris.
De plus, il faut tracer les trajets pour les convois terrestres, nécessaires pour acheminer les équipements lourds de l'armée française.
Qui plus est, le délai assez court de l’évacuation, 3 mois, pose problème. Par exemple, le retrait des 5.000 soldats de l’opération Barkhane déployés au Mali avait débuté fin 2021 et s’était achevé en août 2022.

Coordination demandée

"Le désengagement effectif débute cette semaine. Cette manœuvre doit permettre le retour de l’ensemble des militaires avant la fin de l’année", a annoncé le 5 octobre le ministère français des Armées.

Une "coordination" avec les armées nigériennes est "essentielle à la réussite de cette manœuvre", a indiqué Paris sans préciser les modalités de l’évacuation.
Ce retrait implique des discussions avec les militaires au pouvoir au Niger depuis fin juillet, a laissé entendre le ministère: "Toutes les dispositions ont été prises pour que les mouvements se déroulent en bon ordre et en sécurité".

Deux étapes du retrait

De leur part, les autorités nigériennes, confirmant le début du retrait opérationnel, ont estimé que cette manœuvre devra se faire selon leurs "conditions" et dans le respect de leurs "intérêts".
Le CNSP a également apporté quelques précisions sur les étapes à suivre.
Les premiers "à plier bagage" seront les 400 soldats basés à Ouallam. Ils sont stationnés dans la zone dite des trois frontières (entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso) et participent aux activités antiterroristes conjointement avec les Nigériens.
Ensuite partira le millier d’hommes déployé à la base aérienne projetée de Niamey. Après leur départ, elle cessera son existence, selon le CNSP.

Fin de coopération

L’évacuation a été officialisée par Emmanuel Macron le 24 septembre, après des mois de tensions avec les militaires nigériens qui réclamaient également le départ de l’ambassadeur Sylvain Itté. Plusieurs manifestations antifrançaises ont eu lieu à Niamey.
Les pays voisins, le Mali et le Burkina Faso, également dirigés par des militaires à la suite de coups de force, ont déjà obtenu le retrait des troupes hexagonales.
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