Indépendance et cohérence. La décision de l’Algérie de cesser l’utilisation des programmes éducatifs français, y compris dans les établissements privés, était nécessaire pour assurer la souveraineté algérienne et limiter l’arbitraire dans le choix desdits programmes, comme l’a déclaré à Sputnik Zoubir Rouina, Président du Conseil des enseignants des lycées d’Algérie.
Tous les établissements du pays devront se conformer à ces règles, dans un souci d’harmonisation.
"La décision du ministère de l'Éducation de cesser d'enseigner le programme éducatif français dans les écoles privées est obligatoire; tout ajout qui va au-delà du plan éducatif constitue une violation", a ainsi expliqué le responsable.
Contrôle renforcé
Depuis la rentrée, l’Algérie a encore renforcé le contrôle sur les programmes, prescrivant à tous les établissements scolaires de délaisser les modèles français. Une note en ce sens avait déjà été envoyée par le ministère de l’Éducation dès 2021, mais Alger a jugé bon de recadrer à nouveau certaines écoles privées, qui contournent les directives officielles.
Les autorités entendent notamment que les écoles utilisent les manuels autorisés par les programmes. Les épreuves du baccalauréat français ne seront par ailleurs plus proposées au lycée international Alexandre Dumas d’Alger. Les candidats devront donc se rendre à l’étranger, par exemple en Tunisie, pays qui pratique encore le double programme.
L’Algérie avait en outre mis en petit coup de canif dans l’enseignement du français comme langue étrangère, ces dernières années. Le pays avait choisi de généraliser la pratique de l’anglais, en particulier dans les écoles primaires. "Le français est un butin de guerre mais la langue internationale c’est l’anglais", avait d’ailleurs expliqué le Président Abdelmadjid Tebboune en 2022.