Du beau monde. Alors que le Président sortant, Félix Tshisekedi, s’est déjà déclaré candidat à sa propre succession, la prochaine élection présidentielle en République Démocratique du Congo (RDC) devrait aussi voir l’entrée en lice de Denis Mukwege.
Le prix Nobel de la paix 2018 a en effet annoncé qu’il participerait au scrutin, en tant que candidat indépendant, bien que soutenu par l'Alliance des Congolais pour la refondation de la Nation (ACRN). Le célèbre gynécologue a dévoilé ses intentions lors d’une allocution à Kinshasa.
"J'accepte d'être votre candidat à la présidence de la République […] Nous ne pouvons pas attendre pour agir, demain ce sera tard, c'est aujourd'hui, c'est pourquoi je suis prêt et que j'y vais maintenant", a-t-il ainsi déclaré.
Denis Mukwege rejoint ainsi une longue liste d’opposants pour les élections de décembre 2023. Martin Fayulu, arrivé en deuxième position lors de la présidentielle de 2018, avait déjà annoncé sa volonté de rempiler, ce 30 septembre.
L’homme qui répare les femmes
Denis Mukwege est notamment connu pour son engagement contre les mutilations génitales faites aux femmes. Parfois surnommé "l’homme qui répare les femmes", il avait obtenu le prix Nobel en 2018 pour sa lutte contre les violences sexuelles en tant qu’arme de guerre.
Personnalité congolaise, il avait cependant été visé par une grave agression en 2012. Le Président Félix Tshisekedi s’était inquiété pour sa sécurité en 2020, dénonçant les "intimidations et menaces de mort" qui semblent être le lot quotidien du célèbre gynécologue.
La dernière élection avait vu la victoire de Félix Tshisekedi, avec un peu plus de 38% des suffrages. Son adversaire Martin Fayulu avait alors contesté les résultats. Il avait déposait un recours devant la Cour constitutionnelle, finalement rejeté.
En mars dernier, le Président français Emmanuel Macron avait remis de l’huile sur le feu, en déclarant que l’élection s’était finalement soldée par un "compromis à l’africaine". Des paroles prononcées en conférence de presse, devant Félix Tshisekedi lui-même, qui avait entraîné une passe d’armes entre les deux dirigeants.