Le gouverneur du comité de politique monétaire (MPC) du Zimbabwe, John Mangudya, a annoncé dans un communiqué le 28 septembre que le taux d'intérêt de référence serait maintenu à 150% pour le quatrième mois consécutif.
"Le MPC a noté avec satisfaction la baisse soutenue de l'inflation d'un mois à l'autre. Le MPC a affirmé son ferme engagement à maintenir la politique monétaire restrictive actuelle et à prendre toutes les mesures nécessaires pour ancrer fermement les attentes en matière d'inflation et de taux de change", a-t-il déclaré, cité par Business Insider Africa.
Cette décision intervient après que plusieurs marchés émergents, dont l'Égypte, les Philippines, l'Indonésie, Taiwan, l'Afrique du Sud et le Ghana, ont choisi de maintenir leurs taux inchangés la semaine dernière.
Une mesure anti-inflationniste
Business Insider indique que les taux d’intérêt élevés constituent une stratégie de lutte contre l’inflation, qui est un défi persistant dans de nombreuses économies africaines. L’équilibre délicat entre le contrôle de l’inflation et la promotion de la croissance économique constitue également une préoccupation majeure pour les banques centrales de ces pays.
La décision du Zimbabwe de maintenir ce taux inchangé était largement anticipée, en particulier après que le Trésor a signalé son intention au début du mois, a rapporté Bloomberg.
Le plan consiste à maintenir un cadre de politique budgétaire et monétaire strict, dans le but d'assurer la stabilité économique et de soutenir le dollar zimbabwéen.
Promouvoir l’utilisation du dollar zimbabwéen
Selon Business Insider, la monnaie locale a plongé d'environ 85% par rapport au billet vert entre mai et juin, provoquant une spirale haussière de l'inflation. Le gouvernement est alors intervenu en libéralisant le taux de change et en introduisant des mesures visant à promouvoir l'utilisation du dollar zimbabwéen, comme l'obligation de payer l'impôt sur les sociétés dans cette monnaie.
Le taux d'inflation annuel est tombé à 18,4% en septembre, contre 77% le mois précédent, suite à une révision de la méthodologie par le bureau des statistiques.
Cette révision a pris en compte l'influence significative du dollar américain sur l'économie du pays. La banque centrale a fixé un objectif de croissance des prix pour la fin de l'année, dans une fourchette de 60 à 70%.
Les États-Unis, quant à eux, ont maintenu leurs taux d'intérêt entre 5,25% et 5,50%, et des indications suggèrent la possibilité de nouvelles hausses. Cela a conduit à un renforcement du dollar américain, provoquant des répercussions sur les marchés financiers mondiaux, en particulier africains.