Le chef du Conseil souverain du Soudan et commandant des forces armées du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, a chargé son adjoint et trois généraux, membres du Conseil souverain, de superviser les activités de plusieurs ministères et agences du pays, relate le journal Sudan Tribune.
Malik Agar, vice-président du Conseil souverain, supervisera les ministères de l'Énergie, de l'Éducation, du Développement social, de l'Enseignement supérieur, de la Santé, des Médias, de la Jeunesse, des sports et de la religion, indique le site, citant un communiqué du Conseil.
Le général de division Shams al-Kabbashi contrôlerait les ministères des Affaires étrangères, de l'Intérieur, de la Justice, de l'Irrigation et des ressources en eau, et des minéraux.
Le général Yasser al-Attah aurait été affecté aux ministères de la Défense et des Finances, ainsi qu'au bureau du procureur soudanais et à la banque centrale du pays.
Enfin, le général Ibrahim Jaber s’occuperait de suivre les ministères de l'Agriculture, de l'Industrie, du commerce, des Investissements, du Développement urbain, des Transports et des Communications.
Selon le Sudan Tribune, le chef du Conseil n’a attribué aucune tâche à deux autres membres du Conseil: Hadi Idris, chef du Conseil de transition du Mouvement de libération du Soudan, et Tahir Hajer, chef du Rassemblement des forces de libération du Soudan.
Tensions sur fond de rivalité
Depuis le coup d’État de 2021, des tensions naissent suite aux divergences entre les deux hommes aux commandes, soit le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant l'armée, et le général Mohammed Hamdan Dagalo, à la tête des Forces de soutien rapide (FSR).
Les principales contradictions entre eux portent sur le calendrier et les méthodes de formation d'une force armée unifiée, ainsi que sur la question de savoir qui devrait être le commandant en chef de l'armée: un officier militaire professionnel, comme le préconise M.Burhane, ou un Président civil élu, comme ce que prône M.Dagalo.
Le Soudan en crise
Le 15 avril, des affrontements entre les deux forces protagonistes ont éclaté près de Khartoum et dans la zone de la base militaire de Merowe.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, plus de 4.000 personnes ont été tuées au Soudan en raison du conflit qui a éclaté.
Fin mai, Burhane a limogé son adjoint au Conseil souverain, Mohammed Hamdan Dagalo, commandant de la Force de réaction rapide (Forces spéciales), qui est engagée dans des combats armés avec l'armée soudanaise depuis avril de cette année.
Après une accalmie de quelques mois, les combats se sont intensifiés mi-septembre, provoquant des incendies dans plusieurs bâtiments clés du centre de la capitale soudanaise.