Après des mois d’enquête, le parquet de la Pologne a confirmé l’origine ukrainienne du missile S-300 qui avait tué deux personnes près de la frontière polono-ukrainienne, non loin de Lublin, le 15 novembre 2022. C’est ce qu’a déclaré le procureur général, ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro.
"L'enquête menée par le parquet polonais a abouti à une conclusion tranchant catégoriquement que ce missile était ukrainien, de fabrication soviétique ou russe. Quant au site de lancement et à l'affiliation à une formation militaire spécifique, il s'agissait d'un missile ukrainien", a-t-il déclaré devant les journalistes, citant l'avis d'experts.
Le ministre a regretté qu'"il n'y ait eu aucune coopération avec la partie ukrainienne sur cette question depuis plusieurs mois". "Je pense que cette décision [de ne pas coopérer avec la partie polonaise dans le cas du crash du missile] a très probablement été prise à un niveau politique élevé de l'État ukrainien", a noté M.Ziobro.
Accusations contre la Russie
Dans un premier temps, la Pologne avait accusé la Russie d’être impliqué dans cet incident tragique, partant du principe que le missile était russe. Moscou avait fermement nié ces allégations, en qualifiant les faits de "provocation rude de Kiev". La Défense russe a alors indiqué n’avoir mené aucune frappe dans cette zone ce jour-là.
Plus tard, le Président polonais, Andrzej Duda, a tempéré ses déclarations en faisant valoir l’absence de preuves sur l’origine russe du projectile. Par ailleurs, il avait jugé comme "fort probable" que l’engin appartenait à la défense anti-aérienne ukrainienne. L’Otan, de son côté, arrivait au même constat. Cependant, Kiev avait réfuté cette hypothèse.