Anniversaire de l’explosion des Nord Stream: ce que l’on sait un an plus tard

En initiant ce 26 septembre une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu sur le sabotage des Nord Stream survenu il y a un an, Moscou cherche à clarifier la situation concernant les auteurs de ces explosions. Précédemment, la proposition de la Russie, qui est le plus grand actionnaire du gazoduc, de lancer une enquête avait été refusée.
Sputnik
Il y a exactement un an, les deux gazoducs Nord Stream 1 et 2 reliant la Russie et l’Allemagne ont été mis hors service par des actes de sabotages. Malgré les nombreux efforts de la Russie à engager une enquête internationale, avec sa participation, l’Occident refuse toujours cette initiative. Moscou a donc pris les devants en tenant une réunion au Conseil de sécurité de l’Onu qui se déroulera ce 26 septembre.
Par cet acte, la Russie "continuera à démasquer les menteurs occidentaux ", a insisté à ce sujet le premier représentant permanent adjoint de la Fédération de Russie auprès de l’Onu, Dmitri Polianski.
La porte-parole de la diplomatie russe a rappelé a son tour que Moscou avait la ferme intention de "mener à terme l'enquête sur l'attaque terroriste sur les Nord Stream". En outre, Moscou promet de tout mettre en œuvre, y compris dans le cadre de formats multilatéraux, pour que "la vérité soit rendue publique".

Explosions sous-marines

L'opérateur Nord Stream AG avait signalé une baisse de pression dans le gazoduc le 26 septembre 2022, dans une partie passant en mer Baltique. L’explosion avait provoqué d'importantes fuites de gaz. La première, survenue sur Nord Stream 2, avait été découverte au sud-est de l'île danoise de Bornholm. Quelques heures plus tard, une deuxième fuite avait été signalée sur Nord Stream 1 au nord-est de l'île.
L'entreprise avait précisé que la destruction des conduites de gazoduc était sans précédent et que le délai des réparations sur les structures était impossible à estimer précisément.
L’Allemagne, le Danemark et la Suède n’avaient pas exclu un acte de sabotage prémédité. Le Président Poutine avait qualifié, à l’époque, les faits d’acte de terrorisme international. Le parquet russe avait engagé une enquête avec ce grief.

Enquêtes internationales

En mars 2023, la Russie et la Chine ont proposé un projet de résolution auprès du Conseil de sécurité appelant tous les pays, dont le Danemark, la Suède et l'Allemagne, à créer une commission à l’Onu pour enquêter sur le sabotage des Nord Stream. L’instance ne l’a cependant pas accepté.
En plus de cela et depuis lors, la Russie ne cesse d’appeler envers différents niveaux la nécessité de mener une enquête internationale pour identifier les responsables.

Enquête de Seymour Hersh

Auteur de nombreuses révélations retentissantes, Seymour Hersh a publié en février dernier un article sur le sabotage des gazoducs Nord Stream. Il a indiqué que l’attaque avait été menée à l'initiative de l'administration Biden, avec le consentement de ce dernier et avec la complicité de la Norvège, sous couverture de Baltops22, l’exercice militaire annuel de l'Otan organisé en juin 2022.
Fin mars 2023, Vladimir Poutine s’est dit entièrement d'accord avec les conclusions du journaliste américain Seymour Hersh sur l'implication des services de renseignement américains dans la destruction du gazoduc Nord Stream.
Il a également ajouté que les experts en explosifs russes, après avoir étudié les photographies, ont conclu que l'objet trouvé à la jonction des deux tuyaux "était peut-être une antenne pour recevoir un signal soit de l'air, soit de l'espace, afin de déclencher un engin explosif", et la partie danoise en était informée.

Spéculations

Le 7 mars, le New York Times et le Zeit ont cependant avancé une autre version sur l’incident, pointant du doigt un groupe pro-ukrainien, dont les actions n’auraient pas forcément été connues de Kiev. Des plongeurs auraient cette fois-ci opéré depuis le voilier Andromeda. Des traces d’explosif ont d’ailleurs été retrouvées sur ce navire par des enquêteurs, rapportait récemment le quotidien américain.
Seymour Hersh affirme, pour sa part, que ce scénario a été élaboré de toutes pièces par la CIA et le renseignement allemand, pour éloigner les soupçons. Des experts allemands, suédois et danois avaient d’ailleurs estimé très peu probable la capacité pour un équipage réduit d’arriver à placer des explosifs à une profondeur de 80 mètres et de provoquer une explosion d’une magnitude de 2,5 sur l'échelle de Richter.
Fin mars, l'Agence danoise de l'énergie (DEA) avait par ailleurs extrait de la mer Baltique un objet qui se trouvait tout près du gazoduc Nord Stream 2. Moscou estime qu’il pourrait s’agir d’un reste d’engin explosif.
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